Gilles Pelletier, Le Tartan, Inverness, aout 2013
Loulou compliquée ? Non, pas du tout! Mais, si on veut parler de sa vie, là, c'est une autre histoire. Dans cette vie, qui est loin d'être terminée, il y a deux vies.
La première. Une vie simple et tranquille, dira-t-on. Mais tout en parlant avec Louise, nous apprenons que les premiers 25 ans de sa vie furent vraiment mélangés; vers les huit ans elle apprend le piano puis le délaisse. Elle vit des hauts et des bas, des pas en avant et plusieurs en arrière et elle fait de tout et rien. On voit bien que la marmite mijote très fort, un jour elle va sauter, c'est inévitable.
Son arrivée à Inverness en 1979 avec la vague des Youks marquera le début d'une nouvelle vie. Un an plus tard, elle commence à écrire et à … rejouer du piano. La marmite a sauté, on n'a qu'à bien se tenir car Loulou a de l'énergie à revendre et elle a bien l'intention de le démontrer.
En 82, on lui offre de jouer dans une pièce estivale au Perce-Rêve de Victo. Elle accepte immédiatement. Une expérience heureuse et convaincante. Non seulement elle adore jouer mais elle rêve déjà d'écrire sa propre pièce. Ce qu'elle fera en 85. À l'été 90, elle présente et met en scène cette première pièce, une comédie en rimes, Moman, viens chercher ta p'tite fille. Cette pièce qui gagne un prix sera montée à Inverness et jouée à Inverness à l'Invernois par des comédiens amateurs d'Inverness. On fait salle comble à toutes les représentations et deux supplémentaires sont ajoutées.
À la dernière présentation, Loulou qui connaît ses comédiens, a le pressentiment que quelque chose comme un tour pendable se prépare : « Je ne veux pas que personne joue un sale tour pendant la dernière pièce. Si quelqu'un s'avise, je lui coupe 50 $ sur sa
paie. » Qu'à cela ne tienne. À un moment donné, Joseph Edouard entre sur scène avec sa boite à lunch et de celle-ci dépasse la « brassière » de Marie-Claire. Tous les acteurs sont morts de rire, mais le spectacle doit continuer malgré tout. Après la présentation, Jos Ed va voir Loulou et lui dit : « Tu peux bien m'enlever mon 50 $ si tu veux, j'ai eu du fun pour 100 $».
Elle écrit, et elle chante ses compositions partout au Québec en spectacles. En 85, elle chante ses 40 ans dans un spectacle intitulé L'Ombre d'un rêve présenté à notre célèbre Auberge d'Inverness. Et elle continue d'écrire. Depuis 1995, elle a produit à compte d'auteur Pensées futiles aigres-douces une traduction de poèmes et un magnifique CD. Loulou a également composé la musique « Quel Bonheur la Vie », poème écrit par notre ami poète Rock Richard et traduite par Loulou en espagnol et en anglais.
Aujourd'hui, elle s'apprête à sortir un nouveau CD, sur Lafrenière qui a déjà plusieurs ouvrages à son actif et une plume vraiment spéciale. Vous pensez peut-être que Loulou en est à ses dernières lignes d'écriture, détrompez- vous, cette mère, grand-mère et arrière-grand-mère déborde toujours d'énergie.
« Si les poètes ne font jamais la guerre c'est sans doute, qu'ils ont autre chose à faire …
(Pensées futiles aigres-douces)