Les services de santé: un dilemme?

Jean-Marc Fournier, Le Montagnard, Saint-Tite-des-Caps, août 2013

La santé, c’est comme la liberté; Ça n’existe que quand on en manque.
Georges Perros

C’était en 1985. Monsieur André Audet (de regrettée mémoire) directeur du Foyer de Saint-Tite-des-Caps et monsieur le notaire Jean-Yves Simard directeur de l’Hôpital Sainte-Anne-de-Beaupré du temps m’ont demandé de reprendre une campagne d’information d’un CLSC qui devait desservir la population de la Côte-de-Beaupré, le grand Beauport et l’Île d’Orléans. Avec le consentement de mes supérieurs, j’ai recruté et dirigé une équipe influente d’une vingtaine de personnes dynamiques pour informer tous les organismes de la région et obtenir de leur part des résolutions d’appui : Conseils municipaux, Comités d’écoles, divers groupes sociaux, Chevaliers de Colomb, Conseils de fabrique, voire des punaises de sacristie. Résultats : plus de 200 résolutions d’appui incitant le ministre de la santé du temps à faire suite à notre demande, ce qu’il fit la veille de l’annonce d’une élection provinciale.

Aujourd’hui, nous profitons d’un service intégré de santé et de services sociaux de grande qualité. Néanmoins, les problèmes créés par une population vieillissante sont de nature à une réflexion sérieuse et une grande tolérance de la part de tous les usagers.

 

Une population vieillissante

 

Le Québec, juste à la suite du Japon, détient le record du vieillissement le plus rapide de sa population. Cette modification en profondeur de notre société va bouleverser bien des habitudes. Ceux qui maugréent présentement contre les périodes d’attente aux services auront encore davantage l’occasion de se plaindre de la lenteur à répondre à leurs besoins.

Le vieillissement suscite au Québec comme ailleurs dans le monde des réflexions quant à ses impacts sur les systèmes de soins et services. Bien que les personnes âgées d’aujourd’hui soient généralement en meilleure santé qu’auparavant, il n’en demeure pas moins que la prévalence des maladies chroniques ira en grandissant, exerçant une pression accrue sur l’organisation des services.

De surcroît, la présence de multiples maladies chroniques chez une même personne requiert la participation de plusieurs professionnels.

 

Le financement

 

Déjà, on perçoit les failles du système: difficulté à financer les régimes de retraite, débordement des services médicaux, réorientation plus conservatrice.

Dans le domaine de la santé, tous les Québécois déplorent l’état actuel des choses : attentes interminables dans les urgences, difficultés importantes pour avoir ou rencontrer un médecin de famille, engorgement des CLSC, exploitation de résidants qui vivent leur vieux temps, infantilisation de la clientèle…

Il est évident qu’il faille réorienter les programmes sociaux et façons de faire. Des cadres supérieurs s’évertuent à jongler avec différentes approches qui nous apparaissent de prime abord improvisées et non rentables. Ainsi, on vient de m’aviser que dorénavant je

devrai m’adresser au bureau régional situé à Québec pour fixer à Beaupré les rendez -vous d’examens indiqués par mon médecin de famille, alors que le personnel local pouvait s’en occuper sans alourdir tellement ses tâches. Allons donc savoir pourquoi? Boule de gomme!

 

Une formule inéluctable

 

Il est évident qu’il faille réorienter les programmes sociaux et façons de faire. Et au nombre des avenues à explorer : le maintien à domicile associé au suivi à distance. Ainsi, quel que soit le gouvernement élu, il est impérieux de diminuer les coûts des programmes de santé et d’assurer un suivi plus adéquat de la clientèle. Le maintien à domicile est implanté dans de nombreux pays, les usagers souhaitent de pouvoir vivre le plus longtemps possible chez soi et la facture pour de tels services est bien inférieure à l’hébergement en centre de santé publique.

Le personnel d’encadrement en santé publique commence à se former pour une utilisation plus poussée des moyens électroniques à distance.

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