Les Délices de Jérémy : travailleurs handicapés et «crusine»

Pauline Phouthonnesy, GRAFFICI, Gaspésie, le 7 août 2013

Une entreprise en démarrage proposera bientôt des aliments cuisinés crus par des personnes handicapées.

Offrir un travail dont les horaires et les tâches sont adaptables aux personnes handicapées, c’est le pari de l’entreprise Les Délices de Jérémy. « L’alimentation crue est un produit novateur […] il n’y a pas de danger car la cuisson est inexistante et on peut arrêter et reprendre plus tard son travail à tout moment », explique la présidente, Josée Villemaire. Elle est aussi la mère de Jérémy Arseneault-Villemaire, 20 ans, qui est atteint du syndrome du X fragile, ralentissant son apprentissage.

La société est encore au stade de pré-démarrage mais le projet est déjà bien défini. « Il y aura un service traiteur et un atelier où seront produit les tartes, les desserts et les fruits coupés et déshydratés », détaille la présidente.

 

Créer des emplois

 

« J’aime la cuisine et j’aime manger », confie Jérémy Arseneault-Villemaire enthousiasmé à l’idée de pouvoir servir ou préparer les plats de l’entreprise familiale à la fin de sa formation l’année prochaine. Il fait partie d’une classe adaptée à Bonaventure où il effectue plusieurs stages au magasin IGA et à la cafétéria de l’école. « Lorsqu’il a eu 16 ans, je me suis rendue compte que 70 à 80 %  de ces jeunes ne travaillent pas après, peu d’entreprises sont adaptées et c’est souvent difficile pour ces personnes de travailler avec des horaires fixes », se rappelle Josée Villemaire.

Son conjoint, Réjean Arseneault, ses sœurs, Diane et Rachel Villemaire rejoignent rapidement cette naturopathe-ostéopathe-massothérapeute et forment le conseil d’administration des Délices de Jérémy. Les Délices de Jérémy pourraient s’installer dans les bâtiments de l’ancien jeu de quille de Bonaventure, d’après Josée Villemaire, aux côtés d’un gymnase et des bureaux de l’association des personnes handicapées Action Chaleur.

 

Créer l’attente

 

Pour se faire connaître, ils ont préparé le buffet de l’ouverture annuelle des serres Cascabella, à Cascapédia-St-Jules. Le 13 juillet dernier, un repas gastronomique cru avait permis de récolter autour de 1000$. « On veut créer l’attente et on voit qu’on nous demande des plats alors qu’on n’est pas encore lancé », remarque Rachel Villemaire. À l’automne, les Villemaire organiseront un second repas gastronomique ainsi qu’un encan à la criée d’œuvres d’artistes.

Afin de démarrer l’entreprise, ils doivent réunir un minimum de 10 000$ et réaliser une étude de faisabilité. « On commencerait par travailler deux jours par semaine avec des personnes handicapées pour voir comment pourrait s’organiser le travail », explique Josée Villemaire.

Elles sont toujours à la recherche d’un cuisinier et de travailleurs pour le moment bénévoles qui oseraient se lancer dans ce projet en septembre.

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