Yvon et Suzette Marcotte : Coopérants d’Abitibi

Maryse Boyce, Le P’tit Journal de Malartic, le 3 juillet 2013

Yvon Marcotte et sa femme Suzette (née Lanoix) sont un couple qui a forgé le visage de Malartic durant les dernières décennies. Ils habitent leur maison de la rue Abitibi depuis 1958; ils y ont élevé leurs six enfants. Depuis, la famille s’est agrandie et ils ont 14 petits-enfants et 4 arrière-petitsenfants. Portrait d’un couple qui a la coopération à coeur.

Les Marcotte ont récemment vendu leur maison à Osisko et sont en attente d’un logement au Boréal ou aux Jardins du Patrimoine à Val-d’Or. «On serait restés à Malartic s’ils avaient eu de la place aux Argousiers. Mais ils n’ont pas de 4 et demi. Et quand t’es habitué de vivre dans une grande maison, un 3 et demi, on se pilerait sur les pieds!»

Les Marcotte, tous deux nés en 1931, se sont grandement impliqués dans la ville. Parmi les faits marquants de leur contribution, ils ont été parmi les membres fondateurs de la caisse d’économie de Malartic, de la coop alimentaire et de la garderie, en plus d’être parmi les premiers membres de la coop funéraire.

Né à La Sarre, Yvon est arrivé à Malartic en 1944 ou 1945. Il a travaillé à la Malartic Goldfields de 1950 à 1975. Il est ensuite devenu gérant à la caisse d’économie, puis secrétaire-trésorier à la Ville de Malartic. En 1987, à l’âge 55 ans, il a pris sa retraite. «Quand il fait quelque chose, il le fait à fond avec une honnêteté et une générosité extraordinaire», commente Mme Marcotte. Une anecdote illustre bien sa dévotion : M. Marcotte a fait les rapports d’impôt de son entourage pendant 60 ans. Il a cessé l’an dernier seulement.

Suzette est née à St-Mathieu d’Harricana, près d’Amos. Elle est arrivée à Malartic en 1936. La rue Régine-Lanoix a été nommée ainsi pour rendre hommage à sa mère, la première sage-femme de Malartic. Mme Marcotte a travaillé pour la Centrale téléphonique jusqu’en 1951, avant de devenir assistante médicale pour le Dr Brousseau. Il n’y avait pas d’hôpital à Malartic, elle a donc dû aller suivre sa formation de garde-malade à Amos. C’était un travail très polyvalent et passionnant pour elle. Le décès accidentel et tragique du Dr Brousseau en 1959 a mis fin à sa carrière. En 1970, elle a mis sur pied la garderie de Malartic. Elle y a mis cœur et âme pendant environ 4 ans, dont une année entièrement bénévole, après quoi elle a passé le flambeau. Elle a travaillé 10 ans au bureau de poste. Elle possède également un diplôme en animation pastorale.

Suzette est une femme de beaucoup de passions. Elle a suivi toutes sortes de cours tout au long de sa vie : dactylographie, arts plastiques, yoga. Elle a d’ailleurs enseigné le yoga chrétien de 1976 à 1980, après quoi elle a continué à le pratiquer pour elle-même. «J’ai été capable de me tenir en équilibre sur ma tête jusqu’à 60 ans! » La vie de Suzette est «remplie, remplie, remplie. Et elle l’est encore! Même à 81 ans.»

Mais la ville a changé. «Y a eu une secousse où je connaissais tout le monde à Malartic. Maintenant c’est rare que je croise quelqu’un que je connais au IGA », raconte Mme Marcotte. Du bénévolat, constate Mme Marcotte, il ne s’en fait plus beaucoup. « On se sent plus autant chez nous, on a plus de sentiment d’appartenance. » Ils quittent Malartic «avec une certaine nostalgie, mais sans amertume»
 

classé sous : Non classé