Pierre Lefrançois, Le Saint-Armand, juillet 2013
En mai dernier, l’Armandois Jean Pierre Lefebvre recevait le Prix 2013 de la réalisation artistique (Film), des mains de David Johnston, Gouverneur général du Canada.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi l’Armandie compte une telle concentration d’artistes et artisans du cinéma? Je ne peux m’empêcher de penser que la présence de Jean Pierre à Saint-Armand, depuis bientôt 50 ans, y soit pour quelque chose. Vous avez sans doute croisé l’homme dans l’un ou l’autre des lieux publics du coin, sans savoir qui il est. Permettez-moi de saisir l’occasion pour vous apprendre, ou vous rappeler, qui est ce voisin discret qui nous a fait l’honneur de contribuer à quelques reprises au journal Le Saint-Armand. Ce qui suit est tiré de sa biographie, qui paraît sur la page web des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle. Figure incontournable du cinéma canadien, Jean Pierre Lefebvre est reconnu sur la scène internationale pour ses films novateurs, résolument indépendants et qui suscitent la réflexion. Réunissant quelque 30 productions et de nombreux courts métrages, documentaires et vidéos, son oeuvre a fait l’objet de maintes rétrospectives, tant au pays qu’à l’étranger. Ses films ont notamment été présentés au Festival de Cannes et au Festival international du film de Toronto (TIFF). Comme pédagogue et mentor, il a su inspirer toute une génération de jeunes cinéastes.
M. Lefebvre est né à Montréal en 1941. Après des études en littérature à l’Université de Montréal, il a travaillé comme enseignant et critique de cinéma avant d’entamer, en 1964, une carrière de réalisateur. Il fonde, en 1969, sa propre compagnie de production, Cinak, et en 1969 et 1970, il dirige le studio de fiction du volet francophone de l’Office national du film. Grâce aux ateliers en cinéma qu’il a donnés un peu partout au pays ainsi qu’aux multiples rétrospectives consacrées à son oeuvre, notamment lors de l’édition inaugurale de la série Rétrospective canadienne du TIFF, il connaît un succès incontesté dans les deux langues officielles, menant ainsi ce qu’il appelle une « double carrière ».
Sa vision de l’histoire du Québec et du quotidien est profondément humaniste. Il a scénarisé et dirigé près de 30 productions, la plupart avec un petit budget, dont Il ne faut pas mourir pour ça (1967, grand prix du meilleur film étranger, Rencontres du jeune cinéma, Hyères, France), Les dernières fiançailles (1973, Prix de l’Organisation catholique internationale du cinéma), Le vieux pays où Rimbaud est mort (1977), Les fleurs sauvages (1982, Prix de la critique internationale à Cannes), Le jour « S » (1984), La boîte à soleil (1988), Le fabuleux voyage de l’ange (1990), Aujourd’hui ou jamais (1997), Le manuscrit érotique (2001) et La Route des cieux (2010). Il a aussi exploré la vidéo comme forme d’expression artistique, particulièrement dans les cinq bandes de L’âge des images (1993–1995).
Jean Pierre Lefebvre a remporté de nombreux prix et distinctions, dont le Prix Wendy Michener du Palmarès du film canadien en 1971; le Prix d’excellence de l’Institut du film de l’Ontario en 1983; le Prix de l’Alliance du cinéma indépendant en 1985; le Prix Albert Tessier en 1995; ainsi que le Prix Lumières de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec en 1997. Il a été nommé membre de l’Institut polytechnique Ryerson en 1987 et officier de l’Ordre du Canada en 1991.