L’amant du lac

André Chrétien, Le Pont de Palmarolle, juillet 2013

Quand j'ai vu le titre du livre, je me suis attardé à la lecture de la pochette et j'y ai découvert que le lac de cet amant, c'était le lac Abitibi, la curiosité m’emportant, je l'ai acheté. Roman de madame Virginia Pésémapéo Bordeleau, une amérindienne romancière, poète et artiste peintre, on le décrit comme un roman érotique. C'est l'histoire d'un amour intense entre une jeune Algonquine et un métis en territoire abitibien, plus particulièrement au bord du lac Abitibi. On peut s'imaginer un espace entre le canton Palmarolle ou Roquemaure aux frontières de l'Ontario.

Attention!, même si l'on dit roman érotique, on est loin du récit uniquement charnel, les plaisirs des sens sont enrobés de douces sensations odorantes, tactiles et sapinage, la main caresse le «pelage~, la bouche goûte le thé des bois sur la peau de l'héroïne, et les gémissements de plaisir se mêlent au ramage des oiseaux.

Il faut dire qu'avant le passage des missionnaires, le sexe était considéré comme une communication avec la nature, le plaisir qui s'y rattachait était plein de noblesse, c'était l'expression de la liberté et d'une forme de spiritualité. Bien sûr, les missionnaires étaient déjà passés depuis un demi-siècle dans la bourgade algonquine du lac Appittippi, mais Wabougouni, la jeune fille, n'avait pas adhéré aux théories des Oblats, étant elle-même la fille d'un missionnaire de passage qui avait violé sa mère . . .

Les extraits descriptifs sont particulièrement savoureux, quoique parfois les comparaisons soient un peu «ampoulées». Même si on n'avait pas été averti que Virginia était artiste peintre, on le devinerait par les fresques dont elle émaille ses récits. L'intrigue est quand même émouvante, les sentiments côtoient les événements typiques de la vie en forêt dans un milieu social très différent du nôtre.

Comme presque toutes les histoires d'amour, celle-ci finit en beauté. C'est grâce à son côté exotique que je ne qualifie pas ce livre de «roman Arlequin». On dirait que l'auteure avait hâte de finir son roman, vers la fin les événements se précipitent, on pourrait dire qu'il en manque des «boutres» dans les derniers chapitres. Si vous êtes à la recherche d'exotisme dans une histoire dont la trame est universelle: une belle histoire d'amour qui finit bien, je vous en conseille la lecture.

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