Pierre-André Paquin : un collectionneur d’oeuvres d’art

Marie-Pier Lemaire, Le Bulletin des Chenaux, Sainte-Geneviève-de-Batiscan, le 19 juin 2013

Des oeuvres d'art, Pierre-André Paquin en mange! C'est dans son atelier niché dans un ancien poulailler complètement transformé, que cet amateur se recueille quotidiennement. Un lieu totalement zen, où le temps semble s'arrêter …

En entrant dans cet ancien bâtiment de ferme, rien ne laisse croire qu'au deuxième étage, se cache un royaume. Le mot « royaume» n'est même pas trop fort pour illustrer la beauté des lieux et la panoplie de trésors qu'ils abritent! On a affaire à un architecte retraité, totalement passionné par les arts : «Mon projet de retraite était de revenir à ce que je faisais quand j'étais au collège (Le centre visuel des arts à Westmount).[ … ] Ça m'a comme libéré de ma tradition d'architecte. En architecture, on est toujours freiné par la faisabilité. Or, en arts, la liberté est très grande ! Or, cette liberté retrouvée se concrétise désormais par l'aquarelle. Il faut dire que ce médium est bien connu de l'artiste:« L’aquarelle était un médium que je connaissais parce qu'en architecture, pour illustrer des projets, on utilisait ce moyen rapide. On pouvait faire des perspectives, montrer aux clients leur projet, avec des couleurs réalistes. C'était très mécanique ! Il fallait représenter le bâtiment avec des couleurs réelles ,

L’impressionnisme est le courant dans lequel il s'inscrit: « J'aime beaucoup l'impressionnisme, pas seulement dans les couleurs, mais dans le dessin qui suggère plutôt que montrer. C'est dans ce sens-là que j'évolue. Quand j'ai commencé, dans le début des années 2000, je dessinais tout. En cours de route, j'ai appris à dessiner peu et à suggérer plus.» Tout comme l'artiste peintre Reynald Murphy, il croit que la qualité provient de la quantité: «Si tu veux t'améliorer, avancer, il faut que tu en fasses beaucoup. Peut-être que 9 oeuvres sur 10 seront mises de côté par insatisfaction, mais ça avance. C'est comme un entrainement physique à une fois par semaine, tu ne cours pas le marathon!» Cette théorie, il la met en pratique de belle façon: « L’art de tous les jours m'habite toujours, des choses simples. Souvent, je fais un cadre dans ma tête, avec les choses que je vois en me promenant. [ … ] Je peux être dans le champ et, croquer, le ruisseau, en écrivant le nom des couleurs pour chaque élément, avec les nuances. Après ça, en atelier, je l'imagine et je revois la scène. Quand mon croquis n'a pas besoin d'ajouts, c'est pour moi une création parfaite.» La spiritualité est un élément qu'il aime particulièrement intégrer à ses réalisations : «J'ai peint un cimetière de Trois-Rivières où il y a de magnifiques pins qui sont ébranchés à une dizaine de pieds, à travers lesquels on y voit des monuments. Je l'ai fait en l'honneur de ma soeur qui est décédée. Je l'ai appelée «Salut», et je l'ai signée sur une pierre tombale. Ce sont des oeuvres qui ont un contenu, un message plus profond.

Étant un grand collectionneur d'oeuvres d'art, plusieurs grands artistes tapissent ses murs, dont Jean McEwen, Marc-Aurèle Fortin et René Hamel: «C'est rare que je visite une exposition sans acheter quelque chose. Je ne suis pas capable, c'est maladif ! J'ai déjà vendu mon auto pour m'acheter un Marc-Aurèle Fortin! , Rares sont ceux qui peuvent en dire autant! Le manque de place pour accrocher des tableaux n'est pas une excuse pour lui : « Souvent les gens disent qu'ils ne peuvent plus acheter, que leurs murs sont pleins. Je n'ai pas plus de place, mais je fais des rotations. Quand tu les remplaces, tu découvres autre chose. Ça me force à regarder. Être un artiste, c'est regarder avant de s'exprimer.

À Saint-Narcisse depuis 2001, il qualifie le milieu des arts visuels de la MRC des Chenaux comme étant dynamique: «Le projet d'acquisition d'œuvres d'art de la MRC des Chenaux et la création d'une coopérative d'arts visuels, c'est un très grand pas en avant. C'est un encouragement pour les artistes. Toutes ces initiatives-là font qu'on en parle, que ça devient une préoccupation. Même les gens qui ne consomment pas nécessairement beaucoup d'art deviennent, curieux. »
 

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