Vers une eau potable de qualité

Nelson Sergerie, GRAFFICI, Gaspésie, juillet 2013

Lorsque le printemps arrive, il y a une augmentation des avis d'ébullition d'eau émis par les munipalités. Dans la majorité des cas, on agit à titre préventif. GRAFFICI s'est intéressé à la gestion des réseaux d'aqueduc dans nos municipalités.

Il  existe des normes strictes sur la qualité de l'eau potable: "Il est obligatoire de faire une série d'analyses: bimensuelles, trimestrielles, annuelles. Celle dont on entend parler plus souvent, c'est l'analyse hebdomadaire à la bactérie E. coli », indique le directeur régional du Centre de contrôle environnemental du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-îles -de-Ia Madeleine, Jules Boulanger.

L’eau de surface nécessite davantage de surveillance que l'eau souterraine: «Les eaux de surface sont plus à risque. Il existe aussi des contrôles de qualité encore plus rigoureux. Dans certains cas, on doit éliminer jusqu'à 99,99% des contaminants», explique M. Boulanger. Lorsqu'une municipalité est approvisionnée par de l'eau de surface, elle doit se doter d'une usine de traitement de l'eau. Tant que ce n'est pas le cas, elle doit analyser son eau plus souvent et fournir des rapports d'analyse aux trois mois. «Il y a un processus mis en place afin que le plus de municipalités possible puissent s'alimenter en eau souterraine ou lorsque c'est impossible, qu'il y ait des usines de traitement.»

Lorsqu'une municipalité trouve une source, elle commande une analyse de l'eau brute: «Il y a plusieurs modes de traitement. La grosse majorité, c'est la filtration. Il y a aussi un processus en cas de contamination bactériologique. Dans les cas de métaux par exemple, ce sera soit par filtration ou osmose inverse. C'est adapté aux types de substances que l'on retrouve dans l'eau brute », indique M. Boulanger.

«À partir du moment où un laboratoire détecte une non-conformité, c'est ce laboratoire qui doit transmettre le résultat des analyses au ministère de l'Environnement et à la Direction de la santé publique. Lorsqu'un indicateur de contamination fécale est découvert, un avis d'ébullition est émis», explique M. Boulanger.

Des mesures sont prises afin de découvrir la source, et souvent, pour corriger le problème, on procède à une surchloration. L’an dernier, quatre avis d’ébullition de ce genre ont été émis en Gaspésie. Cependant plusieurs autres avis sont émis de façon préventive. C'est le cas notamment lorsqu'il y a des travaux d'aqueduc. Ces avis ne sont pas comptabilisés dans les statistiques.

La municipalité de La Martre, en Haute-Gaspésie, s'approvisionne en eau de surface. Un avis d'ébullition est en vigueur depuis le 24 août 2000. «C'est sûr que les coûts pour installer un système qui assure la qualité de l'eau sont importants. La Martre est en discussion avec le ministère des Affaires municipales, qui subventionne des systèmes de traitement d'eau potable. Eux sont en démarche sérieuse afin de voir ce qu'on peut faire dans leur cas», indique M. Boulanger. C'est le seul cas majeur actuellement en Gaspésie.

En mai 2000, sept personnes meurent dans la petite municipalité de Walkerton, en Ontario, à la suite de la contamination de l'eau potable à la bactérie E. coli. Cette tragédie a entrainé plusieurs changements dans les façons de gérer l'eau potable au Québec. La principale: l'amélioration des compétences pour gérer un réseau d'aqueduc: «Ce qui a été mis en place, c'est une qualification obligatoire des opérateurs. Auparavant, n'importe qui pouvait opérer une station d'épuration d'eau. Maintenant il faut une certification. Ça vient «upgrader» le niveau de traitement», dit M. Boulanger.

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