Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 5 juin 2013
« On a formé de très bons soudeurs, capables de lire des plans. Ce qui leur manque, c’est d’apprendre à travailler en entreprise ». Tels sont les commentaires des enseignants, Philippe Scrosatie et François Gouin envers les finissants du projet pilote concernant l’Attestation d’études professionnelles (AEP) en soudage semi-automatique GMAW et FCAW, qui se déroulait à Scotstown.
Au total, 11 des 13 participants, dont une femme, ont complété la formation de 675 heures soit sept mois à temps plein. L’objectif de ce partenariat impliquant la Commission scolaire des Hauts-Cantons ainsi que les Centres locaux d’emploi de East Angus et de Lac-Mégantic étaient de former une main-d’oeuvre locale qualifiée et compétente dans le domaine de la fabrication métallique et de la métallurgie. Ainsi on souhaite répondre aux besoins de plusieurs entreprises du Granit et du Haut-Saint-François.
Admettant que le programme est moins complet que le Diplôme d’études professionnelles, les enseignants n’hésitent pas à dire que « nos finissants sont aussi bons pour la soudure en semi-automatique sur l’acier que ceux qui ont un DEP. Ils sont aussi compétents. La différence avec un DEP, c’est qu’ils ont trois fois plus de temps pour approfondir la matière ». Les participants ont appris la soudure semi-automatique GMAW, c’est-à-dire gaz, métal, arc, welding ou l’arc sous protection gazeuse avec fil fusible et autres.
Les étudiants ont eu à assimiler théorie et pratique. Parmi les compétences acquises, les participants ont eu à maîtriser entre autres l’application des notions mathématiques de base reliées au métier de soudeur, faire la lecture de plans et normes de production, l’application de notions de métallurgie, c’est-à-dire bien identifier et trouver la façon adéquate de travailler le métal. D’autre part, les procédés de soudage GMAW et FCAW les positions à plat, verticale et horizontale ainsi que le coupage de métaux ferreux et non ferreux viennent s’ajouter aux compétences des participants.
Rencontrés lors de la dernière journée de classe, les finissants étaient tout sourire à l’idée d’amorcer un stage de trois à quatre semaines; un dernier examen et débarrassés de la formation. Le groupe formé de personnes dont l’âge varie de 20 à 60 ans était satisfait d’avoir suivi la formation. « On a appris bien des affaires. La théorie, c’était assez difficile surtout les maths et la métallurgie, on va assez en profondeur », d’exprimer quelques membres du groupe. Les participants ont apprécié le mariage théorie et pratique. « On a pratiqué beaucoup, j’ai des marques sur les bras qui le prouvent », de lancer en riant un finissant.
« Nous avons eu de bons profs qui expliquaient bien et nous donnaient des trucs. On a appris que chaque position pour souder avait ses problèmes ». Quant à oeuvrer dans un espace restreint comme une unité mobile, cela n’a pas semblé incommoder les participants outre mesure. Un des participants y allait de cette conclusion en mentionnant « je recommanderais la formation à quelqu’un qui veut travailler, mais qui déteste l’école, c’est concret et pas trop long ».
Stéphane Leblanc, conseiller au Service aux entreprises à la Commission scolaire des Hauts-Cantons, se réjouit des résultats. Forts du succès, les intervenants avaient déjà entrepris des démarches pour offrir une suite à la formation. « On va continuer avec sept participants jusqu’en juin. On va bonifier la formation sur deux autres procédés soit l’aluminium et l’acier inoxydable ». Par ailleurs, M. Leblanc mentionne que les intervenants travaillent fort pour reconduire la formation en soudure semi-automatique pour l’automne prochain.
Le projet a été rendu possible grâce à l’implication financière de la Table estrienne de concertation formation emploi de l’Estrie et par Emploi-Québec Estrie. La municipalité de Scotstown a également contribué à la réalisation de l’initiative en facilitant le branchement de l’unité mobile et mettant une salle à la disposition du groupe.