André Chrétien, Journal Le Pont, Palmarolle,
Il y a 50 ans ce mois-ci, Palmarolle vivait l’une des pires tragédies de son histoire. Dame Nature s’est déchainée, avec une violence extrême, elle s’est attaquée aux bâtiments de ferme, les projetant dans les airs pour les précipiter par terre. Seuls les citoyens de 55 ans peuvent se souvenir de ce dimanche tragique du 30 juin 1963.
Pour le rappeler à la mémoire des plus âgés et pour le décrire aux plus jeunes, voilà une narration tirée de l’album souvenir du cinquantième de notre municipalité.
Un cyclone d’une violence jusqu’alors inconnue chez nous, se dirigeant nord-ouest vers sud-est sur une largeur de vingt (20) milles, a ravagé l’Abitibi-Ouest dimanche soir le 30 juin 1963, causant une (1) perte de vie et des dommages évalués à un million de dollars ($1 000 000).
Il était environ sept heures (7:00) du soir lorsque la violence des vents et la trombe d’eau, s’étant soudainement déversée sur nous, surprirent tout le monde. Les paroisses les plus touchées sont sans contredit celles de Palmarolle, Ste-Germaine, Dupuy, Ste-Hélène et St-Lambert. Elles comptent parmi les plus belles paroisses agricoles de notre comté. C’est une catastrophe pour l’Ouest abitibien.
Deux cents (200) granges ont été littéralement soufflées comme des châteaux de cartes; sur ce nombre, nous en comptons plus de soixante-cinq (65) à Palmarolle. Les récoltes sont avariées et beaucoup de machines aratoires sont mises hors d’usage. Des débris de toutes sortes jonchent la campagne à perte de vue. Des morceaux de grange sont retrouvés jusqu’à mille deux cents (1,200) pieds plus loin. À certains endroits, des maisons d’habitation ont été heurtées par des pans de granges.
Du côté est des rangs VI et VII de Palmarolle, c’est la désolation. Rares sont ceux qui ont été épargnés. Les dommages sont si considérables qu’il en coûtera pour notre paroisse seulement, plus de deux cent cinquante mille dollars ($250 000) pour rebâtir ce qui a été détruit.
À Ste-Germaine, un enfant de M. et Mme Georges Audet perdait la vie, écrasé par un pan de grange au moment où il quittait la bâtisse en compagnie de sa mère, elle même
grièvement blessée. Un comité de secours a été formé dès les premiers jours suivant le cataclysme. Nos braves cultivateurs se sont mis à l’œuvre pour déblayer les nombreux débris accumulés; puis les souscriptions arrivèrent de toutes parts.
Une assemblée publique est convoquée à La Sarre à laquelle assiste le ministre de la Colonisation, l’honorable Alcide Courcy, qui explique aux nombreux cultivateurs présents ce que son Ministère peut faire dans de telles circonstances pour les aider à se rebâtir.