Action communautaire et bénévolat

Sylvie Gourde, Le Tour Des Ponts, Saint-Anselme

Depuis l’apparition de l’Homo sapiens, l’entraide s’est transmise de main en main. De tout temps, la solidarité a permis, et permet encore, aux groupes, désireux autant de construire que de célébrer, de créer des empires de fraternité.

Que serait la planète, le Québec, notre communauté, sans les milliers de gestes accomplis quotidiennement, et ce, tous secteurs d’activités confondus?

Au Québec, 36,7 % de la population a fait du bénévolat en 2010 selon Statistique Canada, ce qui représente 2 422 500 bénévoles. En termes d’heures, les Québécois donnent en moyenne 310 millions d’heures. Et les pléthores d’organismes ayant recours aux bénévoles sont heureuses d’apprendre qu’il y a une relève, puisqu’au Canada, environ 54,4 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans prennent le mouvement de l’action bénévole.

D’entrée de jeu, l’entraide se manifeste dans le milieu familial puis s’étend au voisinage, à la communauté. Qui ne se rappelle pas les fameuses corvées instaurées pour donner un coup de pouce ou pour pallier une catastrophe. Au Québec, cette charité fut longtemps sous la tutelle des mouvements religieux et syndicaux.

Dans la foulée de la Révolution tranquille, la fin des années 1960 et le début des années 1970 voient apparaître le système public de santé donnant, à l’ensemble de la population québécoise, un accès gratuit à une gamme assez étendue de services liés au domaine de la santé, de la solidarité sociale et du support public aux plus démunis. Parmi ceux-ci, le gouvernement du Québec créa, en 1974, les Centres locaux de services communautaires (CLSC). Au fil des ans, le mouvement communautaire se structure de plus en plus afin, entre autres, de trouver les moyens financiers pour assurer sa continuité.

La multiplication des besoins a engendré une myriade d’organismes communautaires. Ensemble, ceux-ci ont tenté de définir au cours des deux dernières décennies l’action communautaire autonome. En 2010-2011, 4 142 organismes d’action communautaire ont reçu un financement du gouvernement du Québec en appui à leur mission. Ces mêmes organismes sont évidemment tributaires de l’implication et de la participation citoyenne de milliers de bénévoles. Dans chaque communauté, le bénévolat contribue d’emblée à forger l’identité et le sentiment d’appartenance tout en permettant d’offrir des services collectifs qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie.

Ces dernières années, on assiste à une multiplication de  tables de concertation qui attirent autour d’elles divers intervenants, professionnels, acteurs locaux soucieux de mener une action collective concertée plus transparente au service des communautés. Il en résulte différents programmes.

Au-delà des procédures technocrates, on recherche des outils qui permettent de développer la capacité du milieu à trouver ses propres ressources. Hélas, ces mêmes programmes laissent, bien souvent, peu de marge de manoeuvre et créent une césure entre la fidélité au programme proposé et la nécessité de s’adapter aux réalités locales. Nul doute qu’il faudra bien des heures de discussion et beaucoup d’inspiration pour que la parole et l’action communautaire portent un peu plus haut, un peu plus loin les forces sociales qui tentent constamment d’humaniser notre société en perpétuelle évolution.

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