Ti-Mé Bordeleau «L’placoteux…»

L’équipe du journal Écho de mon village, Saint-Bonaventure

– « Ti-Mé! Ça t’as pris du temps à r’venir de la jasette du matin à boutique de forge! Il est quasiment midi! J’t’avais donné des commissions à la Sainte-Boulange, j’avais hâte que tu r’viennes »

– « oui oui mon beau croissant d’amour! Je vais te raconter toutes mes mésaventures. » Mais avant, je vais vous raconter comment s’est déroulée notre fête de la St-Valentin. Ma belle petite cocotte d’amour m’a dit qu’elle aimerait ça qu’on sorte ensemble pour un petit souper à deux. On s’est changé propre et lavé partout partout, j’ai enfilé mon pantalon de jogging bleu et mon coton ouaté jaune et hop pour la ville.

Avant, j’avais réservé chez McD pour 7h15 au service à l’auto, Vers 7h30 tout était terminé, on avait dégusté un trio à deux.

Soudain mon p’tit coeur d’amour s’approcha de moi et me donna un gros bec sucré dans le cou, j’te dis que la madame était fière de son Ti-Mé. À voix basse elle m’a demandé si on pouvait changer de place pour l’an prochain et aller au Tim essayer le service à l’auto…

Bon Revenons à nos moutons, comme prévu, au bout du rang croche j’arrive au village qui était fermé. Les policiers bloquant toutes les issues à cause d’une poursuite policière alors j’ai fait un grand détour par le rang 2, le rang Labrecque, Pépin, Hamel, j’te dis que l’on peut compter les maisons sur nos doigts dans ce bout-là. Les gens du bout doivent être tout excités de voir tant de monde passer dans même journée. Enfin j’arrive à un T, je mets les freins et ça glisse, on aurait dit que le gars de la charrue avait ménagé le sable cette journée-là. Je rentre dans une entrée de cour droit devant. Un solide gaillard m’aperçoit et me dit : » Ti-Mé! Rentre te réchauffer, » C’était la maison de Huguette et de Jacquelin Proulx. La première chose qu’il m’offre c’est un médicament qui réchauffe la gorge et qui, apparemment, fait délier la langue… la bière.

De fil en aiguille il me raconte toute une histoire, Il était content que quelqu’un l’écoute sans rouspéter. S’il y a quelqu’un qui est capable d’écouter, c’est bien moi Ti-Mé. Quand ma belle bombe d’amour à dit « Écoute », crains pas, j’écoute. Jacquelin me dit que son objectif de vie était le retour à la terre pour sa retraite dans sa municipalité de St-Bonaventure où il aime vivre en paix avec la nature. Dentiste de métier, il aurait aimé être cultivateur, orphelin à l’âge de 12 ans ils ont du vendre la ferme paternelle à la mort de son père. Une grande peine et une cicatrice qui le suivra toute sa vie. Masi de grands défis l’attendent, la vie lui sourit. Il achète sa première terre de Georges-Albert Desmarais, puis une deuxième où il habite présentement. Un des beaux moments de sa vie, c’est quand Jacquelin découvre une flamme du nom d’Huguette. Il avoue timidement l’avoir rencontré à l’hôpital… drôle de place.

Lui dentiste, elle infirmière, les premières fréquentations officielles débutent quand il l’amène à la campagne dans son petit camp de 8 pieds par 8 pieds dans le bois. Imaginez, tout juste d’la place pour deux personnes et une bouteille de vin (chanceux!) Les fréquentations durent depuis 20 ans, Jacquelin a une double personnalité, la première passion sa terre, la deuxième pour l’écriture. Une cause qui lui tient aussi à coeur, les gaz de Schiste. Sa plus grande fierté, à ne pas oublier, ses enfants et ses petits enfants qui lui donne un amour inconditionnel.

Ma femme me dit : « Ti-Mé! Tu vas me faire pleurer »

-« Ti-Mé à entendre tout ce beau témoignage, si Huguette a le veut pu son Jacquelin, j’te dis que j’l’engagerais pour me faire des poèmes romantiques avant de m’endormir.

-« pi moi ma belle choupette d’amour, je vais servir à quoi? »

-« Ben tu continueras à faire les commissions au village de Saint-Bonaventure comme d’habitude!! »

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