La Ruée vers l’égalité à Weedon

Jean-Claude Vézina , Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton

Quelque 120 femmes de la MRC du Haut-Saint-François ont endossé, sans jeu de mots, la thématique de la Ruée vers l'égalité en se rendant au Centre communautaire de Weedon pour marquer la Journée internationale des femmes. Certaines, en effet, portaient des gaminets sur lesquels apparaissaient quelques revendications prioritaires comme la parité salariale, la capacité juridique, le droit au libre-choix, entre autres.

Organisée par La Passerelle, organisme voué à l'amélioration de la condition des femmes, cette rencontre se voulait un moment particulier pour revoir l'évolution de leurs acquis et le chemin qu'il reste à parcourir pour l'équité tout en se récréant.

Julie se réjouissait du succès de la soirée. Outre le plaisir des agapes et le fait de voir que quelques-unes d'entre elles étaient vêtues d'une tenue country, elle se félicitait qu'elles reconnaissaient la nécessité de poursuivre les démarches pour obtenir l'égalité. Bien que sérieuse, cette soirée a laissé place au two-step et autres chorégraphies orchestrées par la troupe Stardanse, de Monique Robert, professeure de danse depuis 20 ans à East Angus. Les femmes rassemblées ont profité de l'occasion pour remercier Julie pour son travail à La Passerelle. Elle part relever un nouveau défi.

« Les pressions antichoix se font très pressantes, ajoute Andrée, intervenante à La Passerelle. Le gouvernement fédéral dépose régulièrement des projets de loi qui menacent les acquis, entre autres, le droit de choisir pour soi, d'être libre quant à son corps, liberté qui implique, entre autres, le droit à l'avortement ». Médias, opinion publique, publicités fallacieuses et sexistes contribuent à alourdir le fardeau qu'elles portent déjà sur leurs épaules, jetant trop souvent le blâme sur les revendications qu'elles réclament et les manifestations qu'elles organisent.

Poursuivant sur sa lancée, elle dénonce la taxe santé provinciale imposée depuis 2010, malgré des promesses réitérées de Pauline Marois, première ministre, de l'abolir. Plutôt que de l'annuler, Revenu Québec a demandé aux employeurs de la retenir à la source. Ainsi, elle est camouflée dans un ensemble de ponctions, de «taxage», qu'on s'efforce pourtant de contrer dans les écoles. « Avant, expliquait Andrée, on la voyait clairement quand on remplissait nos déclarations de revenus ». Il était clair, dans le formulaire, que le 200 $ exigé nuit au budget de tous, particulièrement de celui des femmes, mais à différents niveaux. Avec cette retenue sur le salaire, qui, somme toute, semble modeste à première vue, le pouvoir d'achat est encore diminué. « L'inégalité dans le pouvoir de taxation reste manifeste », explique Andrée. « La personne qui gagne plus de 200 000 $ paie moins en pourcentage de son revenu que celle qui gagne 20 000 $ », rapporte l'Union des consommateurs.

Concluant sur quelques moments historiques, l'intervenante rappelle que la femme est «devenue une personne» en 1929 et que la loi sur l'équité salariale a été adoptée au Québec en 1996. Pourtant, jusqu'en 1849, elle avait les mêmes droits que les hommes.

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