Cher, le panier gaspésien ?

Nelson Sergerie, Graffici, Gaspésie

La perception d’un panier d’alimentation plus cher en Gaspésie est tenace. Est-ce vraiment le cas ?

Graffici a parcouru une partie du Québec du 7 au 11 février dernier afin de faire des comparaisons avec un panier type, composé de 39 éléments de base. Résultat : le panier le moins cher se trouve… à Gaspé. Mais attention! On parle d’une différence de moins de 6 $ sur la liste témoin. Cela représente tout de même une économie annuelle estimée à 300 $.

Le président de l’Association des détaillants en alimentation du Québec, François Gravel, est surpris : «De savoir que c’est moins cher en Gaspésie qu’à Sorel-Tracy, je suis estomaqué. Je m’attendais à ce que la Gaspésie soit plus dispendieuse en raison des coûts de transport. »

 

Constats

Trois éléments sont à retenir : les fruits et légumes sont moins chers en Montérégie (rive sud de Montréal), les produits de la mer sont plus abordables en Gaspésie et le prix du lait varie d’un centre à l’autre. « En général, les fruits et légumes proviennent du même entrepôt. Ça veut dire que le marchand de Sorel a reçu l’autorisation de la bannière de vendre moins cher ou s’approvisionne chez un producteur régional », explique  M. Gravel, un ancien marchand Métro à Montréal.

Certains facteurs peuvent expliquer le coût du panier plus élevé dans les grands centres : « Si les frais de main-d’oeuvre sont supérieurs en raison d’une convention collective, s’il a besoin de plus de personnel pour offrir le service à la clientèle, ceci peut obliger le marchand à aller chercher une marge bénéficiaire plus élevée », analyse M. Gravel. Par ailleurs, les promotions du cahier publicitaire hebdomadaire sont les mêmes partout à travers la province.

 

Un épicier surpris

Avant même la fin de l’enquête, Richard Cronier, propriétaire du IGA de Gaspé, avait dit à Graffici que les prix allaient être meilleurs « en ville » compte tenu des distances plus courtes entre les entrepôts et les magasins, de la présence de nombreux magasins à bas prix du type Maxi ou Super C, du volume d’affaires ou des rabais offerts dans des magasins particuliers.

M. Cronier a été agréablement étonné à la lecture de l’enquête : « Je m’attendais à avoir des prix plus élevés que les magasins de la ville. Quand je vois ça, je lève mon chapeau », dit-il.

Ses façons d’organiser son magasin expliquent en partie ces résultats : « C’est la mise en marché à l’intérieur du magasin et le travail fait au niveau des achats qui font la différence, explique M. Cronier. On fait des spéciaux en magasin pour attirer la clientèle. Au lieu de vendre deux caisses, on en vend quatre. Au niveau de la rentabilité, ça revient au même », dit-il.

Le coût du transport a un impact important sur les prix en Gaspésie : « C’est facturé au kilomètre », dit le propriétaire qui indique que les marges brutes sont en moyenne 3 % moins élevées en Gaspésie qu’en ville dans le secteur de l’alimentation.

classé sous : Non classé