Véronique Bouchard, L’Info, Saint-Élie-d’Orford
En août dernier, on apprenait la fermeture d’une école privée au primaire. Pour plusieurs d’entre nous, cette nouvelle a fait « son temps » et est tombée dans l’oubli. Sans plus ni moins. Pour Tricia et sa famille, impossible à oublier. En effet, puisqu’une école est née…dans leur salon !
Comment une jeune fille de 6ème année peut-elle réussir à se scolariser à domicile? Pour Céline, la maman de Tricia, il ne fait aucun doute que ça passe par la mobilisation de la famille : père, mère, frère, sœur, mamie et même la grande cousine se sont mis de la partie!
D’abord, suivant la loi sur L’instruction publique, Tricia s’est inscrite à son école de quartier, soit l’école Alfred-DesRochers à Saint-Élie. Ensuite, avec l’aide d’une orthopédagogue, il y a eu l’élaboration d’un plan de scolarisation pour y définir les grands objectifs de l’année, déterminer ce qui devait être fait dans chaque matière, trouver les livres appropriés pour favoriser les apprentissages et faire la liste des ressources disponibles pour aider au besoin.
Tout ça, je me dis que c’est bien beau sur papier mais comment ça se passe au quotidien? Doit-on avoir un horaire fixe, comme à l’école régulière pour y arriver?
Au début il y a eu une période d’adaptation nécessaire pour tout le monde. Allant de l’aménagement physique d’un endroit dédié aux travaux scolaires jusqu’à la réorganisation des horaires de chacun des membres de la famille. Heureusement, avec l’agenda et les nombreuses technologies qui existent maintenant, la transition entre l’école et la maison s’est bien passée. Par contre, Il faut dire que la discipline personnelle, la débrouillardise et l’autonomie ont une place important dans le programme !
Ainsi, Tricia sait qu’elle a des travaux précis à faire dans chaque matière et, même si elle peut se permettre par exemple, d’être confortablement installée sur le sofa en pyjama, elle doit quand même être sérieuse. Au fond, ce n’est pas tant la quantité d’heures passées devant ses cahiers qui importe que la qualité de ses apprentissages, aussi variés soient-ils.
C’est pourquoi il y a des sorties éducatives de planifiées dans l’horaire (bibliothèque, musée, etc.), de même que du bénévolat auprès d’une jeune fille handicapée à chaque semaine. Sans oublier l’écoute d’émissions en anglais et les cours de karaté, entre autres.
Enfin, n’est-ce pas difficile d’atteindre tous les objectifs obligatoires pour le passage au secondaire? Pour Tricia et Céline, la réponse est non. Pas plus difficile que si elle avait été au pensionnat. Et la preuve est faite : cette belle jeune fille est officiellement acceptée à une école privée au secondaire l’an prochain. Comme elle le voulait et ce, sans condition.
Bravo Tricia