Un Lavalois publie un splendide bouquin

Jean-François Gerardin, Le Lavalois, Saint-Brigitte

Depuis maintenant 8 ans, Gilles Bédard réside à Sainte-Brigitte, secteur du Lac Poulin. Intitulé Les Voyageurs d’Amérique, le livre de monsieur Bédard nous plonge dans l’époque de la traite des fourrures et les débuts de l’histoire de l’Ouest canadien.

Gilles Bédard présente une feuille de route bien remplie.Cet aventurier d’aujourd’hui s’est lancé sur les traces de Radisson et de Desgroseillers, franchissant quelque 800 kilomètres en canot jusqu’à York Factory (Baie d’Hudson).

Depuis plus de trente ans, au gré de ses nombreuses occupations professionnelles, ici et là, cet homme passionné d’histoire a parcouru les rivières du Canada sur les traces des valeureux «voyageurs» qui firent la réussite du commerce des fourrures des XVIIIe et XIXe siècles.

Il faut faire la différence entre un voyageur et un coureur des bois : le coureur des bois travaille à son compte et plusieurs ne possèdent pas légalement leur permis alors que le voyageur travaille pour une compagnie et son statut est légal.

Ce livre, encore tout «chaud», constitue l’aboutissement de toutes ces années d’aventures et d’expéditions en canot qui l’ont incité à effectuer des lectures et de nombreuses recherches sur cette période significative de la traite des fourrures.

Dans son livre, vous apprendrez beaucoup sur les voyageurs, sur leur mode de vie quotidien, leurs fameux canots (25 pieds de long, 3 tonnes de bagages), les difficultés rencontrées, sur le territoire des rivières, les postes de traite. De nombreuses et superbes photos de peintures et de dessins  accompagnent ce livre publié aux éditions GID.

Pour rompre avec l’ordinaire, lisez ce livre et vous en ressortirez fasciné et nostalgique. Plongez-vous dans l’univers des voyageurs qui suscitèrent «l’admiration,le respect, l’attachement et l’émerveillement».

Dans son avant-propos, Gilles Bédard indique ce qui suit: «Je ne prétends pas relater en détail l’histoire des voyageurs, ni faire une synthèse de ce qui a été écrit sur eux. Mon but est plutôt de retracer des pans de leur vie, de les rassembler en un livre qui se veut agréable à lire et à regarder…

Mon souhait le plus cher est que ce livre éveille l’intérêt du lecteur, l’incite à enrichir ses connaissances en lisant des ouvrages plus spécialisés, plus documentés qui lui permettront de s’immerger davantage dans le monde périlleux mais tout de même extraordianaire des voyageurs.»

Voici ce que l’on peut lire dans l’introduction : Le Voyageur fait partie d’un passé ayant eu un genre de vie unique comme le cowboy de l’Ouest américain ou le gaucho des pampas. Le personnage appartient aujourd’hui au folklore nord-américain. Il est méconnu, obscur, modeste, mais il a marqué son époque. «Serge Bouchard (anthropologue et animateur radiophonique à Radio-Canada) dirait des Voyageurs que ce sont de remarquables oubliés.»

De leur temps, les Voyageurs ont suscité l’admiration et le respect. On leur vouait un attachement, un émerveillement. Ils stimulaient l’imaginaire. On voulait les imiter. Dans les soupers mondains, ils étaient des sujets de discussion animés. On n’a qu’à penser à la rencontre annuelle du très sélect Beaver Club de Montréal où on portait un toast aux Voyageurs pour ensuite chanter des chansons de canot et se remémorer les dangers courus pendant l’année.

L’Histoire met plus d’importance sur les compagnies de traite de fourrures et les explorateurs. Cependant, n’eut été des Voyageurs la plupart des voyages d’exploration n’auraient pas abouti et le Canada aurait un différent visage aujourd’hui.

Il ne faut pas oublier le rapprochement entre les Voyageurs et les Autochtones. Si les Voyageurs ont été le moteur de la traite des fourrures et des découvertes, ils le doivent aux Autochtones de qui ils ont tout appris Ils ont vécu avec eux et comme eux, ils ont épousé, à la manière du pays, des femmes autochtones. Ça leur a permis de parcourir le pays sans trop craindre d’attaques et de faire marcher la traite des fourrures. Il existe peu d’écrits en français sur les Voyageurs, la plupart étant en anglais dont quelques-uns sont traduits en français. Pourtant, ils sont tous partis de la vallée du Saint-Laurent, mais ils font plus partie de l’Histoire du Middle West canadien et américain ainsi que du Nord-Ouest canadien.

 

Festival du Voyageur

Depuis 1970 se tient, en février, le Festival du Voyageur,à Saint-Boniface, au coeur du quartier français de Winnipeg. Le Festival du Voyageur est non seulement le plus grand festival hivernal de l’Ouest canadien, c’est aussi « Le plus gros party de cuisine au monde» !

Cette célébration unique de dix jours célèbre la joie de vivre des voyageurs à l’époque de la traite des fourrures. Elle met aussi en valeur la culture canadienne française, la bonne bouffe traditionnelle et la musique grâce à une variété de spectacles et de concours dont ceux de gigue, de violon et du barbu. On y trouve également des ateliers en rapport avec la vie des Voyageurs.

Le Festival du Voyageur, avec ses magnifiques sculptures sur neige, célèbre aussi les plaisirs de l’hiver et propose une foule d’activités en plein air pour toute la famille.

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