Antoine Rivard-Déziel, Graffici, Gaspésie
Un artiste peut-il présenter ses œuvres dans des musées et des galeries d’art européens sans invitation ? Le peintre et artiste en arts visuels, Yves Gonthier, a prouvé que c’est possible.
Lorsque Graffici l’a rencontré un mois après son retour en Gaspésie, M. Gonthier flottait encore sur un nuage. Les yeux pétillants, debout devant sa table de cuisine et carnet de voyage en main, il a raconté son aventure avec passion.
Du 2 au 18 novembre dernier, l’artiste s’est lancé dans un projet pour le moins original. Avec quelques reproductions de ses oeuvres, des outils de travail, dont un modeste appareil photo numérique, il est parti à la découverte des lieux de diffusion culturels de Londres et de Berlin. « Je voulais découvrir, diffuser et créer. Mais je n’avais pas de contact et très peu de temps. J’ai donc dû sortir de mes habitudes et me débrouiller », dit-il en présentant le fruit de son travail.
Sur l’une des photos déposées sur la table, une femme sourit en tenant dans ses mains l’une des reproductions de M. Gonthier. « C’est une dame que j’ai rencontrée au prestigieux Tate Modern [une galerie d’art] à Londres. Je lui ai présenté mes oeuvres. Ensuite, je lui ai demandé d’en choisir une, et si je pouvais la prendre en photo », raconte-t-il.
Pendant deux semaines, l’artiste a répété cette démarche, qu’il qualifie de « performance artistique instantanée », dans différents endroits et contextes. « Moi, Yves Gonthier, de Maria, je peux dire que j’ai présenté mon travail dans plusieurs galeries prestigieuses de l’Europe, en plus d’y faire des performances », ajoute-t-il, le sourire aux lèvres.
Au total, il aura présenté ses œuvres à des visiteurs d’une vingtaine de galeries d’art et de six musées. « Au lieu de passer par le processus normal, envoyer mon dossier, attendre d’être invité, j’ai décidé d’y aller à ma façon. Et tout s’est fait facilement. C’est formidable », dit-il, visiblement touché par l’accueil des Européens.
L’ouverture des gens rencontrés sur son chemin est d’ailleurs le plus beau souvenir de son périple sur le vieux continent. « On m’a ouvert des portes de façon naturelle. Ce n’était pas compliqué. »
M. Gonthier a maintenant l’intention de préparer une exposition pour partager sa démarche et les œuvres réalisées pendant son voyage avec le public gaspésien.