Le parti Québécois et le Plan Nord : le « Nord pour tous » plutôt que le « Plan Nord »

Marie-Neige Besner, Le Mouton Noir, Rimouski

Lors de la présentation du budget Marceau, le 16 novembre dernier, le gouvernement péquiste de Pauline Marois a annoncé que le Plan Nord porterait désormais le nom de « Nord pour tous » afin qu’il soit au service de tous les Québécois et Québécoises.

Toutefois, outre l’augmentation des tarifs d’hydroélectricité pour tous les Québécois, et ce, malgré l’engagement électoral du Parti québécois de geler le prix du bloc patrimonial¹, il apparaît que les changements majeurs que subira le Plan Nord seront essentiellement des changements de noms.

En effet, la société Plan Nord portera désormais le nom de Secrétariat au développement nordique et le Salon Plan Nord, organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, portera désormais le nom de Salon des Ressources naturelles. De plus, Ressources Québec sera maintenu ainsi que son financement de 250 millions de dollars, mais il sera administré par la nouvelle Banque de développement économique du Québec plutôt que par Investissement Québec. Il en sera de même pour le fonds Capital Mines Hydrocarbures qui recevra 750 millions de dollars.

Ainsi, alors que le Parti québécois promettait de modifier le régime de redevances, d’exiger des minières 100 % de garanties financières pour assurer la restauration des sites miniers et d’augmenter les effectifs de contrôle du ministère de l’Environnement, rien de tout cela n’a, jusqu’à ce jour, fait l’objet de modifications. De plus, tout ce qui a été modifié, tel que la Société Plan Nord et le prolongement de la route 167, a suscité de la controverse.

Un Secrétariat au développement nordique plutôt que la Société Plan Nord… à Québec

Le 16 novembre, le gouvernement péquiste a annoncé l’implantation du Secrétariat au développement nordique à Québec, en remplacement de la Société Plan Nord, dont le bureau de transition avait été implanté dans la capitale nationale le 30 juillet dernier.

Alors que la Société Plan Nord devait éventuellement être située sur le territoire du Plan Nord, probablement à Sept-Îles, le Secrétariat au développement nordique demeurera à Québec, ce qui a suscité des réactions mitigées parmi les acteurs socio-économiques du territoire nordique.

Certains saluent la décision du gouvernement de Pauline Marois de créer un secrétariat plutôt qu’une société d’État ainsi que de l’implanter dans la capitale nationale, mais d’autres en contestent l’emplacement et la représentativité des communautés.

 

Prolongement de la route 167 : une réduction de coûts biaisée

Le 15 novembre, le Parti québécois a renégocié l’entente intervenue en 2009 entre les libéraux et la compagnie minière Stornoway et affirme avoir réduit de 124 millions de dollars le coût des travaux et d’entretien de la route, en faisant passer le dernier tronçon de « route régionale » à « chemin minier ». Rappelons que les coûts de construction de cette route étaient initialement évalués à 260 millions de dollars, puis avaient fait l’objet d’une augmentation, passant à 472 millions en moins de trois ans.

Toutefois, les libéraux se sont élevés contre l’affirmation de réduction des coûts du Parti québécois en faisant valoir que Stornoway avait emprunté auprès du gouvernement la somme de 44 millions sur 10 ans au taux de 6,4 % d’intérêts, alors que le prêt a été renégocié par le Parti québécois à 77 millions sur 15 ans au taux de 3,3 %.

Ainsi, quoique les coûts aient diminué d’un côté, ils ont très certainement augmenté de l’autre. Pas de modifications de la Loi sur les mines avant Noël et beaucoup d’attentes pour 2013. À quelques jours du congé des fêtes, plusieurs acteurs du milieu se questionnent sur l’avenir de la Loi sur les mines. Nature Québec et la coalition Pour que le Québec ait meilleure mine sont préoccupés par les délais de réalisation de l’engagement du Parti québécois de Pauline Marois «d’agir dans les 100 premiers jour de son mandat en ce qui a trait au dépôt d’une nouvelle Loi sur les mines et l’adoption de mesures urgentes pour protéger la santé, l’environnement et la qualité de vie des citoyens affectés par des projets miniers. » Comme plusieurs, ils pressent le gouvernement d’agir rapidement.

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