Sculpter dans des panaches

Nelson Sergerie, Graffici, Gaspésie

Mario Landry s’est découvert une passion en 2003 en se lançant dans la sculpture de bois de panache. Son travail a été souligné l’été dernier alors qu’il a remporté un prix du public dans un concours à l’Île-du-Prince-Édouard.

Impossible de rater l’immense totem qui trône à l’entrée de sa résidence, sur la rue des Geais, à Maria. Un aigle surplombe un esprit représenté par un visage, une référence à la culture autochtone, la source d’inspiration dans l’art de M. Landry.

« J’avais fait un petit voyage en Nouvelle-Écosse et j’ai vu un petit panache dans une boutique. Ça m’a donné l’idée. J’ai pris mes outils et j’ai commencé tranquillement », explique avec enthousiasme ce travailleur de la construction. Tout en discutant de sa passion, M. Landry montre plusieurs oeuvres qui ont été exposées à la fin mai à la Galerie d’art Restigouche, à Campbellton, au Nouveau-Brunswick. Au fil des ans, il s’est mis aussi à la sculpture de canards et de poissons dans les troncs d’arbre et à la peinture.

 

Une première reconnaissance

L’idée de présenter une sculpture de panache de bois est survenue l’été dernier, alors que Mario Landry s’est présenté au Woodcarving Competition and Show, à l’Île-du-Prince-Édouard : « C’était la première fois que j’allais à une compétition. Je voulais aller voir c’était quoi une compétition dans le canard. J’ai apporté un panache, des fois que je pourrais m’inscrire. Je me suis présenté dans la catégorie “intermédiaire”. À la fin, dans le Best of show, j’ai remporté le people’s choice, » explique l’artisan.

Il a également remporté un prix du public à la fin de septembre lors d’une exposition à Charlo, au Nouveau-Brunswick. « Il y a moins de sculpteurs dans le panache. C’est un art qui se pratique dans l’Ouest canadien et chez les autochtones », dit M. Landry, qui trouve ses panaches dans la forêt, après que les animaux aient perdu leurs bois, en hiver.

Cela demande une méthode particulière : « Le panache, c’est comme travailler de la pierre ou de l’ivoire. C’est dur, dur, dur… Tu ne pourras pas travailler le bois avec des ciseaux à bois. Ça prend des outils électriques. »

Lorsqu’on se déplace dans ses ateliers, au sous-sol ou encore dans un garage adjacent à la maison, on constate la multitude d’outils, mais aussi ses sources d’inspiration. Des photos de canards se trouvent partout dans l’atelier du sous-sol. « Tu dessines en partant, tu dégrossis ton bois, tu définis tes plumes. Ensuite, c’est la peinture au pinceau fin. Il y a différentes techniques. C’est de l’étude de la faune, des petits détails à reproduire. »

Âgé de 58 ans, M. Landry se consacrera davantage à la sculpture et la peinture lorsqu’il prendra sa retraite.

 

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