Aux municipalités de se faire entendre sur la fusion des CSSS

Jean-Claude Vézina, Le Haut Saint-François, Estrie

La fusion du CSSS du HSF ne fait pas l'unanimité, c'est le moins qu'on puisse dire. Depuis 11 mois, les actions réalisées pour définir le futur des CSSS du HSF et des Sources causent bien des maux aux membres élus du CSSS du HSF, aux directions concernées et aux élus municipaux.

Malgré les démarches nombreuses et valables pour appuyer le bien-fondé de la fusion, la perte d'autonomie de la gestion du CSSS pour le HSF inquiète bien des gens. La dérive des budgets vers l'hôpital d'Asbestos reste dans l'air bien que les explications, fort plausibles, ma foi, démontrent le contraire. Enfin, je crains que la population ne réalise pas les implications des compressions budgétaires imposées par le gouvernement sur les finances des CSSS. On semble penser que, séparément, les deux entités pourraient atteindre ces objectifs.

La décision s'avère majeure puisqu'elle aura des conséquences indélébiles sur le futur des MRC concernées, tant dans les domaines de la santé et des services sociaux que sur le plan politique, sujet qu'il ne faut surtout pas négligé. Fusion, regroupement administratif, statu quo, tels sont les choix sur lesquels les 36 membres des C.A. du HSF et des Sources auront à se prononcer.

Jusqu'à présent, les nombreuses démonstrations qu'ont présentées Mario Morand, directeur général des deux CSSS, Anne Simard, directrice adjointe pour le HSF et Alain Coulombe, président du C.A. du CSSS du HSF, soulignent les éléments positifs de la fusion sans pour autant mentionner d'éventuels irritants. Parmi tous les documents fournis, deux priment: celui des avantages à en tirer et l'autre, portant sur les coupes budgétaires imposées. Ces deux documents, entre autres, équivalent à une proposition de saine gestion qui tient compte des réductions budgétaires. À la lecture de ces derniers, on pourrait penser que la fusion serait la solution. Mais est-ce vraiment la seule?

Qu'en serait-il d'un regroupement administratif? Malheureusement, la population et les membres du C.A. n'ont pas à ce jour, tous les énoncés qui étaieraient cette cause. Je reconnais toutefois que jamais M. Morand n'a refusé d'émettre des commentaires pertinents sur le sujet, mais l'absence de données sur lesquelles s'appuyer, jette un froid sur cette solution. Ces informations restent à venir, selon ce que disait le directeur général. Il a affirmé, à Weedon, que les membres du C.A. les auraient toutes d'ici la fin décembre de façon à pouvoir prendre une décision éclairée, vers le 25 janvier 2013.

En contrepartie, tout étant relatif, j'ai rencontré peu d'édiles municipaux présents à ces rencontres, alors que l'opposition provient principalement de ce milieu. Quels signaux donnent-ils à leurs citoyens? Quels sont les arguments qui contreraient ceux du CSSS? Outre ceux que nous avons pu lire dans l'article rapportant les propos de Nicole Robert, préfet de la MRC, et l'opposition de la SADC, je n'en ai pas vu passer d'autres.

Nos élus ont-ils laissé tomber la cause? Préparent-ils une contre argumentation qu'ils diffuseront aux citoyens de la MRC sous peu? Se fient-ils exclusivement à l'intervention d'un ministre qui, d'un coup de baguette magique, mettrait fin aux démarches entreprises? Jusqu'à présent, je ne vois que quelques maires qui claironnent leur opposition, mais sans offrir de solutions alternatives. Les autres se sont déjà ralliés au projet de fusion.

Le temps presse. Les membres du C.A. du CSSS du HSF se sentent mal, faute de ne recevoir aucune contrepartie de la part des élus. Il la faudrait cette réplique, cette proposition autre que les maires et la préfet soumettraient au C.A. du CSSS. De cette façon, devant deux choix bien documentés, un politique et l'autre, administratif, ils pourraient prendre une décision éclairée. Ils pourraient à la lumière des préoccupations des élus négocier des éléments avantageux puisque la décision serait prise d'une volonté commune de gré à gré, comme le souligne chaque fois M. Morand.

Ces remarques, je le spécifie, sont miennes et n'engagent que mon jugement.

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