Louise Guertin, Journal des Citoyens, Prévost
Le réseau des femmes des Laurentides (RFL) continue son action pour inciter davantage de femmes à s’impliquer en politique municipale. Le RFL avait invité, Mme Pascale Navarro, journaliste et auteure du livre Les femmes en politique changent-elles le monde ? Pour inspirer plus de femmes à faire le pas et à s’engager en politique.
Changent-elles le monde?
Oui, les femmes changent des choses, dira la conférencière, en donnant plusieurs exemples parmi lesquelles, le droit de vote au Québec pour les femmes en 1940; Claire Kirkland-Casgrain, première femme élue en 1961 à l’Assemblée nationale qui fera adopter la Loi sur la capacité juridique des femmes mariées. Le congé de maternité maintenant transformé en congé parental ou encore la réforme de l’assurance automobile par Mme Lise Payette.
Plusieurs études ont démontré que les femmes préfèrent le consensus, la collaboration, ce qui influence leur manière de voir la prise de décision. Une étude, menée par M. Claude Francoeur chercheur et professeur aux HEC, démontre que dans les centres décisionnels, lorsqu’il y a parité homme femme les résultats des entreprises sont meilleurs parce que les femmes se soucient davantage des répercussions des décisions.
Pourquoi ? Selon l’auteure : «Contrairement aux hommes qui sont dans l’espace public depuis toujours, les femmes n’ont pas d’habitudes, pas de pratique ce qui les conduit à innover dans leur façon de faire de la politique et de pratiquer le pouvoir. »
Dissiper le doute
Avec le nombre d’heures requis par semaine, l’autre facteur souvent évoqué par les femmes hésitant à s’engager, c’est l’éloignement de la famille. C’est plus facile de faire de la politique au municipal parce qu’on peut rester en contact étroit avec sa famille, avec sa communauté.
Souvent, les femmes se posent comme question, qu’est-ce qu’il me faut pour aller en politique ou je ne suis pas certaine d’avoir ce qu’il faut. Selon Mme Navarro, ce qu’il faut comprendre c’est que ça prend de l’écoute, du dialogue, de la conciliation et la volonté de construire jour après jour. «Tant mieux si elles ont une carrière, une famille. » Mme Véronique Hivon qui a démissionné de son poste de ministre est un exemple qui permet de croire qu’on peut faire de la politique d’une manière différente.
La vie, c’est de la politique
La politique c’est d’abord une question de stratégie. Dans la vie courante, tout est politique. Il faut assumer la différence, celle d’être femme. Trop de femmes souffrent du symptôme de la femme parfaite. C’est un milieu dur, mais il est possible d’y faire sa place, sans compromis pour ses valeurs. Mme Vicky Langlais a aussi encouragé les femmes à s’informer. Son organisme offre une programmation à cet égard. D’autres organismes comme le groupe Femmes, politiques et démocratie offrent également de la formation. Pascale Navarro donnera sa conférence à Sainte-Agathe-des-Monts le 21 novembre prochain.