Sur l’Île aux Basques : Rencontre entre la culture basque et autochtone

Marjolaine Jolicoeur, L’Horizon, Basques

On trouve encore des traces du passage des pêcheurs et baleiniers basques sur l’Île aux Basques, comme des fours en pierre pour fondre le gras de baleine. Des fouilles archéologiques révèlent aussi de nombreux séjours d’Amérindiens, au moins depuis le 8e siècle. L’île fut un point de rencontre entre ces deux cultures pour, en autres, la traite des fourrures au l6e siècle.

C’est en mémoire de cette histoire commune entre le Pays Basque et les Premières Nations, que l’artiste Michel Hacala a organisé sur l’île un événement à la fois culturel et musical.

Venu il y a deux ans en résidence de création à la Galerie d’art Caroline Jacques de Saint-Fabien, l’artiste basque-français avait alors peint sept toiles représentant la vie de pêcheurs basques à la poursuite de baleines.

Il est revenu en septembre dernier, avec une équipe de tournage de l’émission française Thalassa pour une reconstitution historique. « Je voulais rendre hommage à ces hommes qui se sont rencontrés dans un esprit de fraternité et de paix. C’est un exemple de rapports pacifiques et équitables plutôt rare dans l’histoire. »

Le Parc de l’Aventure Basque en Amérique (PABA) a reçu à cette occasion une œuvre de Michel Hacala appartenant à la Maison des Basques de Montréal mais qui, faute de place, la prête au PABA.

 

Moments magiques sur l’île

Pour représenter les Premières Nations, on a fait appel à Annick Ouellet, Stéphane Roy et à leur petite-fille de neuf ans Marianne, des Métis provenant des nations algonquine et micmac. « La cérémonie a commencé par une offrande de tabac symbolisant un remerciement à la terre. Nous avons marché dans un sentier afin de nous rendre à un four qui servait jadis pour le gras de baleine.

On y a célébré une cérémonie de purification avec de la fumée de sauge. Puis nous avons lancé un appel aux quatre coins cardinaux, joué du tambour, chanté et dansé autour des musiciens basques. Ce fut un moment très intense », raconte Annick Ouellet en ajoutant que les chants d’amitié et de paix étaient très importants dans la culture autochtone. « Nos ancêtres chantaient pour montrer leurs bonnes intentions aux étrangers. C’est cette atmosphère d’amitié entre les peuples que nous avons voulu recréer sur l’île.»

 

Musique basque

Les musiciens basques Ipotx Goyetche et Inaki Iriarte ont joué avec les Métis, du txalaparta, un instrument de percussion que l’on retrouve dans les mariages et les enterrements basques. Pour l’évènement sur l’île, il a été fabriqué de planches de frêne, d’acacia mais aussi d’érable. Un exemplaire de l’instrument a été donné aux Métis.

Caroline Jacques, en charge de l’organisation du séjour de Michel Hacala, dit avoir ressenti pendant la journée « une grande émotion, comme si nous revivions vraiment un moment du passé sur cette île encore vierge, pas si différente de ce que voyaient les basques quand ils sont venus autrefois. Ce fut vraiment magique. »

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