Nelson Sergerie, Graffici, Gaspésie
Yolaine Galarneau a pris les commandes de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine le 27 août dernier, un poste qu’elle n’a jamais convoité et qui est arrivé à point dans sa carrière.
C’est par un matin ensoleillé que la présidente-directrice générale a accordé sa première entrevue depuis sa nomination, à son bureau de Gaspé. La docteure Galarneau a une magnifique vue sur la baie de Gaspé, certainement un élément de motivation pour affronter les grands défis que connaît le réseau.
« Je ne m’étais pas projetée là-dedans, dit d’entrée de jeu Mme Galarneau. C’est une proposition qui est arrivée à point nommé dans ma vie professionnelle et personnelle », explique celle qui a obtenu son droit de pratiquer la médecine en 1980.
Une nomination en Gaspésie est en quelque sorte un retour aux sources pour cette Montréalaise de naissance. Elle a fait ses stages d’études à l’hôpital de Maria au milieu des années 1970 et a amorcé sa carrière au CLSC de Paspébiac en 1981. « Pour moi, c’est un bouclage de boucle. Je reviens dans la région où j’ai commencé ma pratique, région où j’ai toujours gardé mon domicile permanent à Bonaventure.
C’était certain que je revenais ici pour la retraite. Je n’avais pas sollicité le moindre emploi dans le coin. J’ai refusé toutes les offres au cours des dernières années », raconte la nouvelle PDG.
Depuis 2001, Mme Galarneau œuvrait au sein du ministère de la Santé à Québec. Elle y occupait le poste de directrice de l’organisation des services de première ligne intégrée jusqu’à sa nomination en Gaspésie, au début juillet.
De grands défis
La docteure Galarneau est consciente que de gros défis l’attendent. Plusieurs dossiers bouillants sont sur la table, dont les principaux sont le manque criant de ressources financières dans le secteur communautaire et la crise que traverse le Centre de santé et de services sociaux de la Haute-Gaspésie.
La nouvelle PDG n’a pas eu le temps de s’approprier l’ensemble des dossiers en profondeur, mais elle a des pistes de solutions, dictées par son expérience passée. « Je prône une approche globale. Continuité dans l’offre de soins avec tous les partenaires, autant du communautaire que des liens avec les centres de santé pour qu’il y ait absence de trous dans l’offre de services dans chacun des rôles que l’on a », explique Mme Galarneau.
Concernant les problèmes vécus au Centre hospitalier de Sainte-Anne-des-Monts, « il y a un nouveau directeur général qui travaille à un plan d’action complet. Il y a d’abord un rapport de confiance à établir. Il y a des conflits à quelques niveaux auxquels il faut s’attaquer. Je pense que la transformation des pratiques est la solution », dit prudemment la gestionnaire. Elle soutient qu’il y a déjà eu de grosses problématiques dans la MRC du Rocher- Percé.
Et pourtant, la situation s’est beaucoup améliorée, dit-elle. « Il faut mettre les énergies là où ça va paraître pour faire basculer la problématique », analyse la présidente-directrice générale.
Malgré les grands défis, la docteure Galarneau a une grande confiance en la capacité du réseau gaspésien de faire face à la situation : « J’ai vu pendant 11 ans l’ensemble des problématiques de toutes les régions du Québec. Ça donne une perspective différente à ce qui se passe ici. Ça me permet d’avoir un certain recul. Je pense que les défis sont à la hauteur de ce à quoi les ressources humaines peuvent répondre. On est bien structuré dans la région. »
Yolaine Galarneau a accepté un mandat de deux ans et n’a pas l’intention de prendre sa retraite au terme de celui-ci.