Osisko sous enquête

Louise Leboeuf, Le P'tit Journal de Malartic, Malartic

Le Ministère du Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs, (MDDEP) fait le point concernant la situation d’Osisko en ce qui concerne le dépassement des normes en vigueur, notamment  pour le bruit, la poussière et les explosions. Pour sa non-conformité aux normes en vigueur, le MDDEP met Osisko sous enquête.
Il est bien connu qu’Osisko a reçu des avis d’infraction en ce qui a trait notamment au bruit, à la poussière et aux explosions.

Depuis janvier 2012, le MDDEP mentionne avoir reçu 102 plaintes.  Le MDDEP effectue des suivis réguliers et il a émis à Osisko  27 avis de non-conformité. Rappelons qu’un avis de non-conformité contient plusieurs avis d’infraction.

À la réception d’un avis de non-respect des normes, la compagnie doit prendre des mesures pour remédier à la situation. Si la situation perdure, il y a émission d’un avis d’infraction.

Madame Iraca, directrice du bureau régional du MDDEP,  ajoute que les résultats qu’avaient anticipés Osisko à partir de  simulations ne rencontrent pas les engagements que la minière avait pris avant l’émission de son permis d’exploitation.

Osisko a pris plusieurs mesures d’atténuation, notamment pour le bruit, en ajoutant des tapis de caoutchouc dans ses camions à benne. Pour permettre une hausse des décibels, Osisko a  demandé à la Ville de Malarticun changement de zonage  dans le quartier sud. Le maire de Malartic, André Vezeau :    « Osisko nous a demandé de convertir le quartier résidentiel en zone industrielle. La Ville ne voulait pas d’une autre industrie qui risquerait de faire encore plus de bruit. Nous avons accepté de changer le zonage résidentiel du quartier en zone de parc ou espace vert.» Osisko a donc démoli les maisons du quartier et a construit un parc  d’amusement au coût de 5 M$.

La directrice du bureau régional du MDDEP, Hélène Iraca, mentionne que le cas de la minière Osisko comporte un volet inconnu pour le bureau régional:« Nous devons faire appel  à des experts pour faire des vérifications, car nous n’avons pas la connaissance nécessaire en région et il n’existe  pas de situation comparable sur laquelle nous appuyer.» Rappelons qu’Osisko opère la plus grande mine  à ciel ouvert au Canada en milieu urbain.

Le dossier Osisko occupe  le bureau régional en environnement. « C’est beaucoup d’avis d’infraction, mais on n’a pas d’autres comparatifs de mine en milieu urbain», exprime madame Iraca. Après seulement un an d’exploitation, le mur vert ne semble pas remplir ses fonctions d’atténuation  des inconvénients de l’exploitation minière telles que présentées lors des audiences publiques en environnement.

Hélène Iraca ne peut divulguer d’autres informations pour ne pas nuire à l’enquête. Le MDDEP est en période de cueillette d’éléments de preuve. « Le délai peut sembler long, mais nous faisons une enquête rigoureuse et accumulons des éléments de preuve, hors de tout doute», ajoute-t-elle. Le dossier sera remis au bureau de la direction des poursuites criminelles et pénales qui décidera s’il y a poursuites ou amendes.

 

Le gisement de la Barnat

Le MDDEP mentionne ne pas avoir encore reçu de demande de certificat d’autorisation de la Corporation minière Osisko en ce qui concerne l’exploitation du gisement de la Barnat. Cependant, le 18 juillet dernier, Osisko a fait la demande de modification de son certificat d’autorisation existant au MDDEP. Au moment de mettre sous presse, Osisko n’a pas répondu à notre demande d’information concernant la nature de cette modification.

classé sous : Non classé