Yves Lawler, La Gazette, Mauricie
Lors de la grève au printemps, certains ont traité les étudiants d’enfants-rois. Pourtant les vrais enfants-rois, ce sont les plus riches de la population – le 1% – qui, ici comme ailleurs, domine notre planète.
Cette minorité possède tout : grandes entreprises, chaînes de magasins, pétrolières,banques et bien sûr les médias, première ligne d’attaque contre quiconque menace leur vision néolibérale de la société, leur ordre établi. La propagande anti carré rouge et anti Gabriel Nadeau Dubois, ancien porte-parole de la CLASSE, l’a d’ailleurs démontré. Lorsque celle-ci ne suffit pas, ces gens ont les gouvernements à leur service et usent de l’appareil judiciaire et d’une force policière détentrice de la violence « légale ».
Non contents de tout posséder, ils en veulent plus. Depuis le début des années 1980, cette minorité dominante a imposé sur la terre le néo-libéralisme (privatisation, dérèglementation, coupures dans les services publics, réduction d’impôt pour les plus riches) prétendant que ce choix politique nous assurerait la prospérité. Ils ont mis les États à leur service pour arriver à leurs fi ns, c’est-à-dire augmenter leurs profits. N’allez pas croire que cela les a contentés.
Ils ont aussi attaqué les syndicats afin de diminuer le pouvoir d’achat des travailleurs. Puis, ils ont exigé le libre-échange pour accéder à un plus grand marché d’acheteurs, à plus de ressources naturelles et à la libre circulation de leur capital, leur permettant de jouer les salariés d’un pays contre l’autre afin d’obtenir des réductions de conditions de travail.
Les travailleurs et les populations des pays riches désormais appauvris, ceux des pays en développement franchement sous-payés, les multinationales manquaient alors d’acheteurs. Comme il ne leur servait plus à rien de produire plus pour augmenter leurs profits, ils optèrent alors pour les prêts et les actions à la bourse. L’argent obtenu en réduction d’impôt, devant servir à créer de l’emploi, s’est donc retrouvé dans la spéculation, dans les «subprimes» à l’origine de la crise de 2008.
Nous vivons sous une dictature économique Croyez –vous que ces enfants rois vont payer quoi que ce soit pour leurs dégâts? Non! Les riches et leurs entreprises ne veulent pas être mis à contribution, car tout ce beau monde menace de partir en cas de hausse de leurs impôts.
Au printemps, la prise de conscience de ce système injuste a monté d’un cran au Québec et a permis à la population de manifester son ras-le-bol face à un système corrompu au service du 1% de la population. Ici comme ailleurs, la lutte doit continuer pour des changements progressistes, mettant l’économie au service de la majorité et du bien commun.