Le rideau tombe sur les Productions théâtrales des Trois-Pistoles

Marjolaine Jolicoeur, L’Horizon Presse coopérative des Basques,  Basques

La pièce la Guerre des Clochers de Victor-Lévy Beaulieu marquait le 20ième anniversaire du Caveau-théâtre de Trois-Pistoles. L’œuvre n’aura duré que le temps de quelques représentations. Elle s’est terminée abruptement lorsque les Productions théâtrales ont dû remettre leur bilan, en juillet dernier.
Pour Victor-Lévy Beaulieu la fermeture du théâtre découle, en partie, d’une « vengeance politique », écrit-il dans un communiqué envoyé aux médias : « En me montrant solidaire du festival Échofête et en accueillant Gabriel Nadeau-Dubois aux Trois-Pistoles, je m’attendais bien que je devrais en payer le prix, au risque d’y perdre ma réputation et ma crédibilité. Mais la liberté d’expression, que j’ai défendue toute ma vie me tient à cœur plus que tout (…) Des promesses ont été faites et n’ont pas été tenues.»

 

Mise au point du  conseil d’administration

Le conseil d’administration des Productions théâtrales désire pour sa part expliquer les raisons de cette faillite afin que « la population fasse une lecture moins émotive des événements ».
Formé de Gaston April/président, Mathieu Barrette/vice-président, Nelson Dubé/trésorier, Daniele LeBlanc/secrétaire et Benoît Bouchard/administrateur, le conseil d’administration attribue la fermeture du Caveau-théâtre à différentes raisons : un achalandage nettement inférieur à celui pressenti au budget, les répercussions suite aux représentations suspendues afin de rendre disponible le terrain aux activités d’Échofête, l’intransigeance de l’Union des artistes (UDA), le désistement de plusieurs commanditaires et la perte de subventions promises.

« Pour les dix premières représentations, nous avons accueilli 60 spectateurs en moyenne par représentation, alors que le nombre minimum pour couvrir les frais anticipés était de 125 spectateurs. Nous aurions dû recevoir 250 spectateurs et nous en avons accueilli 600. Cet état de chose contribuait à hausser la barre du seuil minimum. Après les dix représentations, le minimum était passé à 160 spectateurs par représentation. Le dimanche 21 juillet, le nombre de réservations enregistrées était de 320 spectateurs pour les 20 représentations à venir », indique le conseil d’administration.

 

Les artistes

Face à la décision de suspendre les représentations afin de rendre disponible le lieu aux activités d’Échofête, les artistes ont manifesté leur désaccord en demandant à leur syndicat de rencontrer les membres du conseil d’administration. Un chèque visé de 18 000 $ fut exigé pour couvrir les cachets pour la semaine en cours, soit celle du 24 juillet. On réclamait l’argent pour le lendemain midi sans quoi les artistes se retiraient.

 Un délai jusqu’au jeudi a été accepté par les parties concernées puis jusqu’à vendredi midi, mais l’argent nécessaire resta introuvable.

Argent introuvable

Pendant les 72 heures précédant cette date butoir le conseil d’administration mentionne qu’il a contacté et rencontré plusieurs intervenants locaux et régionaux – le député Jean D’Amours, le préfet de la MRC Bertin Denis et le directeur général de la Caisse populaire Roberto Dionne – afin d’amasser les sommes nécessaires pour poursuivre les représentations.
Comme il a été impossible de réunir l’argent pour payer les artistes – une quinzaine au total –  les représentations ont dû être annulées. 

Le conseil d’administration s’est alors vu dans l’obligation de déposer le bilan. Il a remis les clefs au syndic de faillite Raymond Chabot, le 30 juillet. 

On estime que le montant total de la faillite serait de l50 000 $. Le Caveau-Théâtre, l’immeuble et les équipements seront bientôt mis en vente.

 

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