Audiences publiques du projet de parc national d’Opémican

Élaine Ouellet, Contact, Témiscaming, le 13 juin 2012

Les audiences publiques du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) concernant la possible création du parc national d'Opémican, avaient lieu à Témiscaming les 9 et 10 juin derniers. Le président, M. Brian Harvey, a été désigné par le ministre Pierre Arcand pour présider les audiences en son nom. M. Harvery est professeur d'écologie forestière appliquée et de sylviculture à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et également directeur de la Forêt d'enseignement et de recherche du lac Duparquet. Après avoir souhaité la bienvenue à tous en algonquin, en anglais et en français, le président a expliqué la procédure et a présenté les cinq représentants du MDDEP qui étaient présents, dont, entre autres, Maryse Cloutier et Isabelle Tessier qui ont étoffé le dossier du plan directeur du projet de parc national d'Opémican.

D'entrée de jeu, M. Harvey a invité les participants à faire preuve de respect envers les autres. Il a fortement appuyé sur le fait qu'il ne tolèrerait aucunement les applaudissements, les huées ou autres. Il a spécifié qu'un temps limite de cinq minutes était alloué aux individus et de dix minutes  aux groupes pour présenter leur mémoire. Ensuite, il s'est réservé une période de questions de cinq minutes.

Des six cents mémoires déposés, soixante-dix ont été présentés lors des audiences publiques, dont une douzaine par des citoyens, et d'autant d'organismes, de Témiscaming, dont, entre autres, la Ville de Témiscaming, la Municipalité de Kipawa, le Club White Lake, le Comité tourisme de Témiscaming et de Kipawa, la Société historique P-E Gendreau, le Comité pour l'accès libre aux terres publiques, la Corporation Opémican, les Premières Nations d'Eagle Village et de Wolf Lake, la Chambre de commerce Témiscaming-Kipawa et le Magasin Givia inc. Les autres mémoires avaient été soumis par des citoyens et des organismes de l'Abitibi-Témiscamingue, dont, entre autres, la MRCT, la SDT Tourisme Abitibi-Témiscamingue, la Chambre de commerce Témis Accord et le Comité municipal de Laniel. Quelques-uns avaient été soumis par des citoyens de l'Ontario qui possèdent soit un camp de chasse ou une propriété dans les limites du futur parc. Des soixante-dix mémoires présentés lors des audiences, la majorité était en faveur du projet de parc. Selon Maryse Cloutier du MDDEP, quatre-vingt-dix-neuf pourcent des mémoires provenaient de la région de l'Abitibi-Témiscamingue.

Le directeur général de la Société de développement du Témiscamingue (SDT), Guy Trépanier, a brisé la glace en ouvrant la séance de présentation des mémoires samedi matin. Le maire Philippe Barette a pour sa part fait la présentation du mémoire de la Ville de Témiscaming qui approuve la création du parc national telle que proposée par le MDDEP. Quant à, Serge Larochelle, conseiller de la Municipalité de Kipawa, il a plaidé en défaveur, l'argument principal étant la crainte d'un refoulement de pêcheurs aux abords du lac Kipawa, la protection de l’environnement et la gestion des matières résiduelles des territoires non-organisés qui cause déjà problème.

Globablement, les commentaires émis en faveur de la création du parc tournaient autour des retombées et de la diversification économiques, de l'attraction des touristes, de la protection de la faune et de la flore et de faire connaître davantage l'Abitibi-Témiscamingue internationalement. Les arguments en défaveur portaient sur le fait que la Ville de Témiscaming est déjà entourée de trois zecs et de pourvoiries privées, limitant considérablement les accès libres aux motoneigistes et quadistes, l'interdiction de chasser dans les limites du parc et des frais à débourser pour y avoir accès.

Cette consultation publique avait pour but de laisser la parole aux personnes et aux organismes touchés, d'une façon ou d'une autre, par la création du parc national. Somme toute, les échanges se sont faits dans un climat de respect et menés par M. Harvey de main de maître même s'il présidait des audiences publiques pour la première fois. «Je remettrai mon rapport à la fin du mois de septembre au ministre Arcand. Mon mandat pour les audiences était d'écouter les gens qui présentaient un mémoire, de leur poser des questions de clarification et de garder un esprit ouvert et neutre. J'espère que j'étais à la hauteur de la tâche aux yeux des participants. Mon mandat comprend également la lecture des quelque 600 mémoires et la rédaction d'un rapport d'audience qui synthétisera et reflétera fidèlement les opinions, les préoccupations et  recommandations présentés lors des audiences et dans les mémoires. Je vous assure que mon intention est de remplir ce mandat avec intégrité. Malgré divergence d'avis sur le projet du parc national, je suis reconnaissant que les  audiences se soient déroulées dans une ambiance de calme et de respect mutuel. J'ai aussi beaucoup apprécié mes discussions moins formelles avec des gens de chez vous pendant les pauses», a commenté M. Harvéy.

Le sort du parc est maintenant entre les mains du conseil des ministres du gouvernement du Québec. Préalablement, des séances d'information avaient eu lieu à Témiscaming et à Ville-Marie les 18 et 19 avril derniers au cours desquelles le plan directeur du projet de parc national avait été présenté à la population. Samedi midi, des opposants à la création du parc national d'Opémican se sont rassemblés au Parc du 75e  pour manifester leur désaccord en entreprenant une marche autour du parc, dont des membres des Premières Nations, du Comité pour l'accès libre aux terres publiques et des citoyens.

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