La passion des oiseaux de proie

Jean-François Quirion, Le Journal des citoyens, Prévost, le 17 mai 2012

Pas de doute, croiser le regard d’un grand duc, grand hibou majestueux, reste une expérience inoubliable. Organisé par le Comité régional pour la protection des falaises (CRPF), dans le cadre du Jour de la terre, l’événement tenu le samedi 28 avril, à la gare de Prévost, a permis à un large public d’en savoir plus sur la faune ailée, et de contribuer concrètement à la sauvegarde du massif.

Les oiseaux de proie figurent certainement parmi les animaux les plus fascinants. Les quelque 400 participants de la 3e édition de l’événement, À la découverte des oiseaux de proie, qui ont pu admirer de près deux rapaces vivants ont été ravis.

En plus, des animations avec les oiseaux, présentées par l’Union Québécoise de Réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP), la programmation offrait plusieurs causeries. Luc Lefebvre, membre fondateur du CRPF, a transmis sa passion contagieuse. Avec son enthousiasme habituel, l’animateur a révélé les 1001 secrets des rapaces et a partagé son expérience de l’aventure de la réhabilitation d’oiseaux blessés.

D’ailleurs, Luc Lefebvre caresse le grand rêve de rouvrir le Centre de réhabilitation des oiseaux de proie des Laurentides (CRAL). Il a également à cœur de sensibiliser la population à la mission du CRPF pour préserver les falaises, fréquentées par 22 des 27 espèces d’oiseaux de proie du Québec.

De nombreux ornithologues et amants de la nature ont profité de la belle journée ensoleillée pour observer les rapaces au pied des falaises. Malgré une brise tenace, les bénévoles du Club d’ornithologie de Mirabel (COMIR) ont partagé avec chaleur et générosité leurs observations avec le grand public. On retrouve aux falaises le fameux faucon pèlerin, l’oiseau le plus rapide au monde avec ses piqués pouvant dépasser les 350 km/h. Après 50 ans d’absence, cette espèce vulnérable est revenue nicher dans le massif. Encore cette année, un couple a été observé, ce qui laisse présager un succès reproductif pour une troisième année consécutive. La présence du faucon pèlerin s’avère une richesse écologique inestimable à préserver.

Sur le quai de la gare, le chœur d’enfants, Les Voix du Nord, a offert un bref concert. La performance touchante des petits chanteurs rappelle que c’est pour léguer aux générations futures une nature intacte que le CRPF travaille à mettre en valeur le massif des escarpements. Cette mise en valeur vise la conservation des habitats de la faune et de la flore, dont plusieurs espèces rares ou menacées. Pour le CRPF, la protection de la biodiversité est cruciale, car une espèce détruite l’est pour toujours.

Le CRPF entend poursuivre ses succès en 2012. Toutefois, un appui financier du public demeure nécessaire. En effet, chaque don constitue un levier économique, parce que chaque contribution se trouvera multipliée par les bailleurs de fonds gouvernementaux, en vue de l’acquisition de terrains. Ainsi, un don de 20 $ peut représenter jusqu’à 100 $. C’est pourquoi le CRPF invite les gens à devenir membre, pour contribuer concrètement à la conservation du massif. Tous les profits de la journée À la Découverte des oiseaux de proie serviront à la conservation de terrains et à des aménagements. Les projets du CRPF pour la création d’une aire protégée concernent les trois municipalités de Piedmont, Prévost et Saint-Hippolyte. Le CRPF travaille sans relâche pour soustraire le paysage emblématique des falaises au développement effréné, qui sévit dans les Laurentides.

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