Deux désignations historiques pour les Abénakis

François Beaudreau, L’annonceur, Pierreville, le 11 avril 2012

Le ministre de l'Environnement et ministre responsable de Parcs Canada, Peter Kent, a annoncé dernièrement treize nouvelles désignations d'importance historique nationale. Ces appellations concernent des lieux, des personnes et des événements en reconnaissance du rôle de l'histoire des Autochtones dans celle du Canada.

Notons que la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, appuyée par Parcs Canada, conseille le ministre de l'Environnement au sujet de l'importance historique nationale des lieux, autant que des personnes et des événements qui ont marqué l'histoire du Canada.

Parmi ces désignations, deux sont redevables aux Abénakis. D'abord, Théophile Panadis (1889-1966), d'Odanak, qui a contribué à la transmission du savoir traditionnel autant dans sa communauté qu'auprès des anthropologues qui ont recueilli ses propos.

« L'immense savoir oral de Théophile Panadis, combiné à son ardent désir de sauvegarder sa culture, a permis aux anthropologues et linguistes de dresser les cartes des territoires de chasse ancestraux et de rédiger un dictionnaire de langue abénakise. Quand il ne dessinait pas des croquis pour accompagner ses explications, il confectionnait lui-même des objets traditionnels en compagnie de ses pairs ou des spécialistes qui documentaient ses faits et gestes dans le but de conserver ces savoir-faire autochtones. Panadis était également une référence en ce qui concerne l'histoire des Abénakis. Il avait retenu de sa grand-mère une description du raid par les Britanniques du village d'Odanak en 1759, en langue abénakise», ont noté les responsables de Parcs Canada.

Ensuite, l'industrie de la vannerie abénakise, pour la période couvrant 1870 à 1920, alors que cette activité avait entraîné des retombées économiques importantes pour les communautés d'Odanak et de Wôlinak.

« Entre 1870 et 1920, l'industrie de la vannerie devient la principale source de revenus des Abénakis, un peuple autochtone de la vallée du Saint-Laurent. Cette industrie, venue contrebalancer la perte du territoire de chasse, a assuré la survie des Abénakis d'Odanak et de Wôlinak, a soutenu leur développement économique et leur a apporté la prospérité. Le commerce de la vannerie, très rentable, a favorisé l'essor de l'entrepreneuriat abénakis, plus particulièrement d'entreprises familiales qui ont fait des bons profits. Le savoir-faire des vanniers abénakis a été sauvegardé et transmis jusqu'à nos jours comme un élément distinctif de la culture abénakise et la vannerie, un art traditionnel, est devenue un symbole identitaire pour le peuple abénakis », a-t-on souligné.

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