L’OPDS dit non au profilage racial

Caroline Martinez, Le Monde, Montréal, mars 2012

Au cœur de l’actualité médiatique, le profilage ethnique et social devient un sujet de plus de plus discuté et contesté. L’Organisation Populaire des Droits Sociaux (OPDS) de la Maison Marie-Jeanne-Corbeil avait donc décidé de réunir les citoyens michelois autour du thème pour créer le débat et les sensibiliser au rassemblement le 15 mars pour la Journée internationale contre la brutalité policière.

L’OPDS est une organisation de défense des droits des personnes à l’aide sociale. Elle a pour mission de permettre d’améliorer nos conditions de vie par la compréhension des causes de notre appauvrissement et par l’action sur celles-ci. Pour cela, l’organisme offre un espace d’écoute, d’échanges et débats pour mobiliser et sensibiliser les citoyens.

Il était ainsi question ce 13 mars d’un atelier-débat sur le problème épineux du profilage racial. Le profilage désigne toute action prise par une autorité qui repose sur des facteurs comme la race, la couleur pour exposer la personne à un traitement différentiel. Il existe selon l’OPDS trois formes de profilage : racial, social et politique. En premier lieu, « le profilage racial est basé sur l’apparence physique. Cela reste un critère assez subjectif. Il peut entrainer de la peur, la méfiance, la stigmatisation et même de la haine », explique Marie-Christine Latte, coordinatrice de l’OPDS.

Dans un second temps, il subsiste le profilage social. « Celui-ci est basé sur le statut économique et social d’une personne, voire socio-professionnel. Il peut également s’agir d’une interpellation sur l’âge, la santé physique ou mentale ou encore l’apparence vestimentaire. », précise la coordinatrice de l’OPDS. A cet égard, en novembre 2009, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse en arrivait à la conclusion que la Ville de Montréal et le SVPM s’adonnaient à des pratiques de profilage social à l’endroit des personnes en situation d’itinérance.

Enfin, la troisième forme de profilage est politique. « Cela peut correspondre à des opinions politiques, à l’implication militante, sociale ou encore communautaire. », termine Marie-Christine Latte. Les citoyens invités partageaient l’avis de l’OPDS, souvent en colère contre les excès de la police. « C’est une manière un peu plus évoluée de diviser pour mieux régner, de marginaliser les personnes. », déclarait une citoyenne. « Quand on voit la police crier « dehors » à des personnes qui dorment dans le métro, on se demande où est la démocratie ? », s’interrogeait une autre.

L’OPDS a ainsi discuté de diverses solutions avec les citoyens pour pallier à ce problème. « La discussion et la prévention, une formation différente pour les policiers et pourquoi pas une immersion dans un groupe communautaire seraient des solutions probables », déclarait Marie-Christine Latte.

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