Mon ami Jocelyn …

Gérard Lévesque, Le Stéphanois, Saint-Étienne-des-Grès, mars 2012

En mai dernier, mon ami Jocelyn n'allait vraiment pas bien. Il lui arrive fréquemment de ne pas être capable de s'exprimer clairement. Les mots sont clairs dans sa tête, mais il lui arrive de plus en plus souvent de ne pas pouvoir les exprimer clairement. Il est inquiet de ce qui lui arrive. En plus, ses hémorroïdes le font terriblement souffrir. La seule position dans laquelle il est plus confortable est celle couchée. Sa vie dérape et son moral est au plus bas.

Il décide donc de consulter dans une clinique privée afin d'avoir rapidement un diagnostic. Sa vie chavire quand il apprend qu'il a une tumeur maligne au cerveau. Il faut enlever cette masse cancéreuse le plus tôt possible. En juin dernier, il est hospitalisé et on procède à cette délicate intervention chirurgicale. C'est un succès heureusement. Par contre, ses hémorroïdes le font toujours souffrir. Mais il est trop faible pour être opéré immédiatement. On attend donc pour régler ce problème. En août, on procède finalement à cette intervention banale. Mais une autre surprise de taille attend mon ami Jocelyn. Ce ne sont pas ses hémorroïdes, mais une masse cancérigène de la grosseur d'une orange qui le fait tellement souffrir. Et des métastases ont commencé à s'installer ailleurs. Son oncologue lui confirme qu'il lui reste de trois à six mois à vivre maximum. Sa condition est précaire et il n'est pas en mesure de subir des traitements de radiothérapie et de chimio immédiatement. Il doit préalablement reprendre des forces. Mais ça ne regarde pas bien.

Jocelyn sent sa vie en grand danger. Il est abattu et faible. Il dort presque 20 heures par jour. Mais il est bien entouré de son frère et de ses amis. Pour qu'il reprenne le plus rapidement possible ses forces, on lui prépare des repas nourrissants. Il remonte un peu la pente. En octobre, il est toujours trop faible pour débuter ses traitements. Mais ses amis continuent de bien l'entourer et de l'encourager à croire qu'il peut remonter cette pente abrupte.

Finalement, en novembre, il débute simultanément radiothérapie et chimiothérapie. Les premières semaines, c'est quotidien. Ça passe ou ça casse. C'est un traitement très intensif pour brûler et éliminer toutes ses cellules malades. En décembre, on diminue la cadence à trois fois par semaine.

Par la suite, il rencontre son médecin qui lui présente les résultats de sa thérapie. Miracle ! Il ne reste plus aucune trace de cancer. Sa ténacité et son espoir ont eu raison de sa maladie.

Le 30 décembre, je recevais mon ami à souper. Il a conduit lui-même son véhicule de Saint-Eustache à Saint-Étienne aller-retour. Il m'a appelé la semaine dernière et me disait qu'il avait fait une quinzaine de descentes en ski la même journée! Sa vie reprend enfin.

Cette histoire se veut un message d'espoir pour tous ceux et celles qui sont atteints de cette maladie. Une grande partie de la guérison est à mon sens liée à notre volonté de vivre, et à l'amour de nos proches. Bravo à Jocelyn et à tous ceux qui l'ont encouragé et réconforté dans cette dure épreuve.
 

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