Plan Nord : La stratégie de Jean Charest

Véronique Dumais, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, le 20 février 2012

C'est le 5 février dernier que le premier ministre, Jean Charest, accompagné du ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, a annoncé les six grandes orientations portant sur l'engagement gouvernemental de consacrer d'ici 2035, 50 % de la superficie du territoire du Plan Nord à la protection de l'environnement.

Cette annonce fait suite aux consultations publiques qui se sont déroulées à l'automne dernier dans différentes régions du Québec dont la Côte-Nord. La stratégie du premier ministre met l'accent sur « la mise en valeur de la faune ainsi que la protection de l'environnement et la conservation de la biodiversité » tout en favorisant (le développement au bénéfice des communautés concernées et du Québec tout entier, et ce, dans le respect des cultures et des identités ».

La stratégie proposée répond présentement aux préoccupations soulignées par la population lors des séances d'informations publiques. En effet, la création d'aires protégées est passéede 12 % à20 % du territoire d'ici 2020. Une augmentation que plusieurs groupes environnementaux tels que le Conseil régional de l'environnement de la Côte-Nord et Nature Québec apprécient. « Le gouvernement a entendu notre message et celui de nombreux citoyens qui se sont prononcés lors de ces consultations publiques pour obtenir de réelles mesures de conservation à court terme sur le territoire du Plan Nord. C'est un bon changement de cap ! », a affirmé Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

Augmentation du réseau d'aires protégées : « La cible de 20 % sur le territoire du Plan Nord comprendra 12 % de la superficie de la forêt boréale continue qui sera réservée à la création d'aires protégées. » Cet objectif répond aux critères de l'Union internationale pour la conservation de la nature.

Connaissances écologiques et environnementales : D'ici 2020, « sept projets pilotes seront réalisés afin d'expérimenter de nouveaux modes de conservation et d'améliorer les connaissances écologiques et environnementales sur le territoire ».

Démarche de planification écologique dès 2013 : Le communiqué émis par le gouvernement Charest stipule que cette démarche contribuera « à déterminer des zones d'intérêt et à adopter des orientations stratégiques et des objectifs, à moyen ou à long terme, en matière de conservation, de mise en valeur et de développement du patrimoine naturel à des fins non industrielles sur le territoire du Plan Nord ». Pour la SNAP Québec, il était très important que cette démarche s'appuie sur un processus de planification écologique.

Proposer un encadrement légal adapté : Le gouvernement Charest déposera un projet de loi à l'Assemblée nationale « portant sur la conservation du patrimoine naturel et sur le développement durable du territoire du Plan Nord ».

Élaborer une stratégie de mise en oeuvre : Celle-ci couvrira la période de 2012 à 2020 quant à l'engagement gouvernemental pour respecter les quatre premiers engagements.

Assurer un processus de reddition de comptes : Occasion de réviser la stratégie de mise en oeuvre avec des bilans des réalisations en 2020 et 2030 suivie d'une nouvelle consultation publique.

Dans un communiqué émis par Nature Québec, on peut y lire que le groupe « déplore la timidité du gouvernement en ce qui a trait à la protection d'une de nos plus grandes richesses : la forêt boréale. Les aires protégées ne couvriront que 12 % de la forêt continue, sans distinction entre la partie commerciale et la partie nordique (non-commerciale) de la forêt boréale ». Greenpeace trouve également que 12 % d'aires protégées est un engagement qu'avait pris Jean Charest il y a 20 ans lorsqu'il était ministre fédéral de l'Environnement. La CAQ croit que « le gouvernement ne sait pas mettre les priorités à la bonne place » étant donné que « les gens ont besoin d'infrastructures sociales et qu' on ne répond pas à leurs demandes ».
 

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