Pour lutter contre la violence à l’école: branchons-nous sur les rapports de force!

Josée Choquette, Le p’tit journal de Woburn, février 2012

À l'école des Monts-Blancs, ce mardi 7 février 2012, se déroulait une soirée d'information pour les parents, familles et membres de la communauté sur un programme contre l'intimidation. L'école, en collaboration avec La Bouée, implante une démarche de prévention qui vise à enrayer la violence entre les élèves. C'est ensemble que nous pouvons atteindre cet objectif.

Pour ce faire, l'équipe-école (soit la direction, les enseignantes et enseignants, les spécialistes, la technicienne en éducation spécialisée, la secrétaire, les surveillantes au dîner et les conducteurs d'autobus) a reçu une formation d'une journée. Par la suite, ce sont les parents et les membres de la communauté qui ont été invités à réfléchir sur le sujet. Et enfin, les élèves bénéficieront d'ateliers présentés par une personne-ressource de La Bouée.

Lors de ces ateliers, la démarche de prévention et les étapes de l'intervention sont présentées. D'abord, nous apprenons à faire la distinction entre la colère, l'agressivité et la violence. La colère est une émotion ressentie qui s'exprime souvent par l'agressivité, mais pas exclusivement. L'agressivité est une énergie qui est déclenchée par des émotions fortes. L'expression de l'agressivité est portée par la nécessité de libérer une tension et non par une intention de pouvoir sur l'autre. Tandis que la violence est intentionnelle et volontaire. Le but est d'obtenir un gain (matériel ou psychologique). La violence s'inscrit dans un rapport avec l'autre et sert à déséquilibrer le pouvoir entre les individus.

Souvent, la personne qui agresse utilise des stratégies pour brouiller les pistes et pour ne pas subir les conséquences de son geste. Elle justifie alors sa violence. On entend comme justificatifs : « Je n'ai rien fait », « C'est juste pour rire », « Il m'a cherché », « Je suis comme ça, il le savait ». Ces justifications ont comme effet de donner encore plus de pouvoir à la personne qui agresse et encore moins à la personne agressée.

Aussi, nous apprenons à mettre en lumière les différents acteurs dans la scène de la violence afin de tenir compte autant de l'agresseur, de la victime, des témoins que des complices. Il est important d'intervenir lorsque l'acte de violence est dénoncé. Nous devons chercher à recréer l'équilibre de pouvoir. Afin de reconstituer les faits, la victime doit avoir la chance de s'exprimer en premier, sans pour autant être confrontée avec la personne qui agresse. À l'adresse de l'agresseur, nous prenons position contre le rapport de force en nommant que nous voyons son jeu.

Nous devons défaire les justifications, car rien ne justifie la violence. Nous devons aussi sanctionner ou trouver un moyen de réparer le tort causé. Les complices et les témoins passifs seront également sensibilisés. À l'adresse de la victime, nous devons nous assurer que l'agression entraîne un minimum d'impact et nous devons élaborer un scénario de reprise de pouvoir. C'est dans le but d'élaborer une vision commune contre la violence que nous devons stimuler les échanges entre tous : le personnel de l'école, les parents et les enfants. En adoptant une politique de prévention contre la violence, nous sommes une « école branchée ».

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