Omar Romero

Jocelyne Annereau Cassagnol, Le Sentier, Saint-Hippolyte, janvier 2012

Originaire du Mexique gorgé de soleil, Omar a opté pour le Québec avec sa neige, sa froidure mais aussi sa grande chaleur humaine. Après avoir vécu 5 ans à Montréal, l’air de la campagne, la beauté des paysages ainsi que la tranquillité les ont incités, lui et sa conjointe, à s’établir à Saint-Hippolyte. Ils y résident depuis quelques mois.

Lorsqu’il a quitté le Mexique en 2006, il devait se rendre à Winnipeg afin de continuer ses études de pilote d’avion. Montréal l’a séduit et il y est resté…Il a abandonné le projet de pilotage pour gravir les échelons d’une entreprise de fabrication glaciaire mais aujourd’hui, tout en priorisant l’amélioration de son français, il rêve d’ouvrir son propre restaurant. Devenu hippolytois, il dit être au Québec pour la vie.

Quand je suis arrivé, pour moi, tout était neuf, attrayant et surprenant. Souriant, enjoué et jovial, Omar raconte ses découvertes. Les québécois ont de bonnes habitudes sportives, ce que l’on rencontre peu au Mexique où tous les déplacements, même courts, se font en auto. Cela lui a beaucoup plu et il s’est mis aussitôt à la bicyclette, faisant 15 km, matin et soir, même l’hiver pour se rendre à son travail.

Les rencontres entre amis aussi se déroulent différemment. Au Québec, on s’asseoit et on parle, au Mexique on chante et on danse. C’est toujours la fête selon lui. J’aime la simplicité des gens, leur gentillesse, leur sincérité. Au Mexique les conventions sociales et familiales sont très présentes. C’est plus traditionnel. J’adore mes racines et j’ai ici des amis mexicains et colombiens mais j’ai maintenant des amis québécois et je me suis recréé une nouvelle famille au sein de celle de Marie-Ève.

Il apprécie la liberté de comportement. : Ici on peut s’habiller comme on veut par exemple. La vie québécoise, rythmée par les routines de vie et structurée, répond bien à son côté organisé, méticuleux, un peu hyperactif.

J’ai vu la neige pour la première fois. C’était quelque chose de difficile à imaginer tant qu’on ne l’a pas vue. J’aime la neige et je veux pratiquer des sports d’hiver. Une autre chose très frappante c’est l’effervescence des premières journées de printemps à Montréal. Tout le monde est fébrile, souriant, sur les terrasses. C’est l’euphorie de sentir le soleil.

Plusieurs vous diront qu’elle est sensiblement plus compliquée que celle des mariages ordinaires et que ces vies de couples sont fort difficiles à réussir. Omar ne voit là qu’un défi de plus, très agréable. Il admet que la vie avec une Québécoise implique des concessions d’égalité et que le fait de venir d’une culture différente exige qu’on soit observateur et particulièrement attentif aux besoins de l’autre. Certaines disparités amènent des ajustements indispensables. Pour ne citer qu’un exemple, que dire du côté toujours pressé et ponctuel des Québécois et de l’élasticité du temps si bien intégrée chez les Mexicains !

Les échanges et les ajustements de leur vie de couple se transposent dans la parenté et dans la vie sociale. Omar, avec sa flexibilité, sa souplesse, sa relativisation du temps nous fait réfléchir sur nos hâtes inconsidérées. Tout en partageant son plaisir pour la bouffe mexicaine et son goût de la musique, il nous arrête subtilement, le temps d’un instant, pour regarder des petits bonheurs qu’on ne sait plus voir. Saint- Hippolyte, c’est paisible mais c’est aussi les parties de soccer et le soccer c’est plein de vie ! : conclut-il les yeux brillants de gaieté.
 

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