Kevin Fuks ou le sport au service des jeunes

Elie Benchetrit, La Voix sépharade, Montréal, décembre 2011

Kevin Fuks a deux passions : les jeunes et le basket-ball. À 23 ans, ce jeune montréalais qui a fait sa scolarité à l'École Maïmonide se sent investi d'une mission : donner aux jeunes de son école le sens de l'appartenance communautaire à travers un sport qu'il affectionne, le basket. Il est actuellement étudiant en marketing à Concordia et entraîneur de basket à Maïmonide depuis 2007.

Kevin a la charge de trois équipes juniors, midgets garçons et juniors filles et Bantam garçons et filles et élémentaires garçons et filles, soit un total de 7 équipes. La clé du succès, nous confie-t-il, c'est d'aborder le sport dès son plus jeune âge et c'est ce qu'il s'attelle à réaliser auprès des élèves de son école. Il travaille en équipe avec Éric Méchaly, professionnel à l'École Maïmonide, avec qui il partage la même passion : motiver les jeunes et les aider à s'épanouir à travers des activités parascolaires. C'est ainsi qu'ils ont mis en place depuis trois ans déjà le programme pour les élèves des classes élémentaires et qui a pour nom J. Hoops. L'idée en est bien simple : encourager les enfants qui sont intéressés par le basket à venir pratiquer pendant dix semaines et, de cette manière, créer entre eux une synergie et développer un sentiment d'appartenance.

D'où lui vient cette passion pour les jeunes ? Il nous dit tout simplement qu'ayant été DJ et animateur lors de Bar Mitzvot et moniteur dans des camps de vacances, il a développé un réel plaisir à travailler avec les jeunes. Il a une excellente relation avec les enfants. Il veut surtout, nous précise-t-il, sensibiliser la communauté juive de l'importance de pratiquer un sport dès le plus jeune âge.

En raison de l'intérêt manifesté par les enfants, Kevin a entrepris d'ouvrir un camp de basket pour les enfants les dimanches à l'École Maïmonide. Le prix est très raisonnable : 100 $ pour dix cours, répartis en quatre sessions par année en automne hiver (2 semaines), et printemps-été (8 semaines). Vingt garçons des grades 3 à 6 (8 à 12 ans) s'y sont inscrits.

Kevin organise également des tournois à la fin du camp de printemps ainsi que des matchs inter-écoles qui sont commandités par Pizza Pita et TLC.

La technologie a beaucoup changé les mentalités, constate Kevin. Il y a dix ans, les jeunes se dépensaient plus physiquement. Or, actuellement, les médias sociaux jouent un rôle négatif auprès des jeunes qui ne s'intéressent que trop peu aux activités sportives, préférant communiquer entre eux par ces médias au lieu de se rencontrer dans des activités sociales ou sportives.

Aussi, il est très important de compter sur l'appui des parents pour qu'ils encouragent leurs enfants à s'investir davantage dans ce genre d'activités qui faciliteront, sans aucun doute, leur épanouissement physique et intellectuel. L'esprit d'équipe est important, insiste-il. « Le basket m'a aidé à développer ma personnalité et à tisser de véritables liens d'amitié. Je suis resté d'ailleurs très proche des membres de mon équipe. »

« L'École Maïmonide m'aide beaucoup dans mon projet. L'administration est consciente de l'importance et du rôle du sport auprès des élèves et Eric Méchaly reste pour moi une inspiration et un pilier. » En plus de ses études, Kevin investit entre dix à quinze heures par semaine dans cet ambitieux projet qui lui tient tellement à coeur. Il a pris des cours d'éducation et sait faire face avec beaucoup de doigté, aux problèmes de discipline auxquels tout éducateur est confronté. Pour lui, le plus important c'est de savoir motiver les jeunes et surtout d'être à leur écoute en leur donnant l'occasion de pouvoir s'exprimer. Son objectif ultime est de faire la différence auprès des jeunes de la communauté, et ce, à travers des activités sportives stimulantes. « Ce genre de tutorat constitue la base de l'éducation ; il s'agit surtout d'un programme générationnel qui va me permettre de passer le relais à ceux qui participent au programme d'aujourd'hui. La transmission du savoir représente pour moi le plus grand cadeau que l'on puisse faire à un jeune. »

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