AIeph ou le don de se renouveler constamment

Laëtitia Sellam, La Voix sépharade, décembre 2011

À la fin de chaque année, Sonia Sarah Lipsyc prend le temps d'observer l'évolution des demandes et réactions des participants à ses multiples événements, ateliers, conférences et groupes de réflexion pour offrir des animations de qualité et innovantes. Ainsi, la rentrée 20 1 1-2012 présente une programmation recentrée sur l'étude des textes dans le souci constant de les mettre à portée de toutes et tous.

L’apprentissage à la langue hébraïque en dix leçons a été lancé dès le mois de septembre. ALEPH a lancé ce premier cycle de cours afin de permettre à tout un chacun d'apprendre à lire en hébreu et d'acquérir les rudiments de cette langue. Cette initiation permet de plonger au coeur du génie de la langue hébraïque, notamment par une sensibilité aux racines et un lien constant avec les commentaires traditionnels. Le Rabbin grammairien Haim Moryoussef usant d'une pédagogie exemplaire, est arrivé à mettre cet enseignement à la portée de tous, tout en faisant découvrir à cette classe d'une quinzaine de personnes, la richesse de la tradition juive sur l'interprétation des lettres de l'alphabet hébraïque. Ce premier cycle se terminera à la mi-décembre et sera certainement suivi d'autres cycles car l'une des vocations d’ALEPH est d'oeuvrer à l'autonomie de ses élèves. Et la con naissance minimale del'hébreu est l'une de ses étapes.

Le mois de novembre est celui du Festival Séfarad et ALEPH a été mis à l'honneur en ouvrant le bal avec ses « événements Préfestival ». Sous la présidence de M. Ralph Benatar, président des Amis Canadiens de l'Alliance Israélite Universelle (AIU), et en partenariat avec l'Institut culturel sépharade, l'histoire du Maroc a été mise en perspective en répondant au thème générique: « La vitalité du judaïsme marocain d'hier et d'aujourd'hui ». Six conférences et une table ronde ont abordé des sujets historiques, intellectuels, bibliques, légendaires et kabbalistiques pour apporter des éléments de réflexions différents et complémentaires. La salle Gelber est ainsi devenue le berceau des marocains de Montréal pendant une semaine et les débats étaient toujours aussi vifs et constructifs. On a pu constater que la richesse du patrimoine marocain, dans tous ces domaines, a su passer à travers le temps grâce à des maîtres et penseurs d'une exceptionnelle qualité. Jo Tolédano, directeur de l'AIU, a présenté en tant qu'invité spécial pour souligner la relève sépharade, la conférence de clôture sur « Le leadership et les nouvelles perspectives de l'école juive de demain ». Plusieurs orateurs ont participé à ce programme dont David Bensoussan, Haim Hazan, les rabbins Haim Moryoussef et Yamin Levy (NY), la psychosociologue Per la Serfaty Garzon ainsi que l'écrivaine Clémence Boulouque (NY). Une publication de ces journées est prévue pour l'année prochaine. Ces cinq journées étaient accompagnées d'une exposition exceptionnelle de manuscrits de Juifs du Maroc du XVème siècle à nos jours de la collection privée d'Avraham Elarar ainsi que d'une exposition de l'AIU : « 150 ans de combat au service de l'éducation ».

La pièce de théâtre « Sauver un être, sauver un monde» tirée du livre de la jeune auteure juive québécoise Catherine Shvets, annoncée dans le précédent LVS, dans la catégorie de « Éducation et Théâtre », a été lancée début novembre devant des centaines d'élèves des écoles Lavoie et Côte St Luc, toute origine confondue. Elle fut accueillie avec succès par les enseignants et les élèves de 15 à 17 ans. Ce projet innovateur et ambitieux qui met en scène les sujets délicats de l'Holocauste, touche intelligemment les jeunes car il les sensibilise aux gestes d'entraide et d'humanité.

 

classé sous : Non classé