La Maison Écho du Coeur et Alzheimer

Jean-François Gerardin, Le Lavalois, Sainte-Brigitte-de-Laval, décembre 2011

En 2001, au Québec, de 65 ans à 95 ans et plus, on enregistrait 76 841 personnes atteintes de démence. Les projections du Conseil des aînés signalent 105 637 cas en 2011, soit un aîné sur 11, et, qu’en 2051, 302 444 aînés en seront atteints (maladie d’Alzheimer et affections connexes).Plus l’espoir de vie s’allonge, plus les personnes âgées risquent d’en vivre les conséquences. Le docteur Jack Diamond, directeur scientifique de la Société Alzheimer du Canada, précise que « le vieillissement est le facteur de risque le plus important du développement de la maladie d’Alzheimer ».

Devant cette situation tragique, les services publics et privés tentent de structurer une aide adéquate que l’on souhaite éclairée par le coeur, la dignité, la compassion, la compréhension et l’amour inconditionnel. «Mourir, la belle affaire! Mais vieillir, oh, vieillir!», chantait Jacques Brel.

La Maison Écho du Cœur Située au 940, boul. Raymond est un organisme à but non lucratif créé en décembre 2009 qui a entrepris ses opérations en juin 2011. Il fallut, en effet, une somme de travail énorme de la part de madame Lise Jobin, directrice et de «sa complice», Patricia Gagnon, coordonnatrice, pour accomplir avec les membres d’un comité provisoire et les membres bénévoles d’un conseil d’administration visionnaire toutes les recherches requises pour le projet. La détermination et la persévérance des fondatrices appuyées par d’importants donateurs et des bénévoles ont contribué à aplanir tous les obstacles qui se dressèrent sur leur chemin.« Celle-ci consiste à offrir des services spécialisés d’hébergement et d’accompagnement selon un concept de milieu de vie prothétique inspiré de l’approche Carpe Diem à un maximum de 10 personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer, stades léger et modéré ». De plus, elle propose un centre de jour, une chambre de répit et un support aux proches de la clientèle.

En 1995, à Trois-Rivières, la maison de retraite Carpe Diem voit le jour. À cette époque, « soutenue par les familles et la communauté, la société d’Alzheimer de la Mauricie décidait de sortir des sentiers battus et de créer un nouveau concept d’hébergement et d’accompagnement auprès des personnes atteintes par cette terrible maladie. Et, à sa mission initiale, se sont ajoutés les services d’accompagnement à domicile, de répit et de centre de jour ».

Cette résidence Carpe Diem est ainsi devenue un lieu d’expérimentation de différentes formules de maintien à domicile et un milieu d’accueil pour la formation de stagiaires venus du Canada et de quelques pays d’Europe. C’est dans ce milieu que mesdames Lise Jobin et Patricia Gagnon ainsi que quelques autres personnes sont venues chercher l’inspiration et les orientations propres à leur Maison Écho du Coeur. Inspiré des méthodes éprouvées de Carpe Diem, cet organisme adopte une philosophie qui se soucie, avant tout, de la personne atteinte. C’est une démarche à l’échelle humaine qui obéit au message profond que les fondatrices ont retenu du poète et écrivain Christian Bobin.

On retrouve d’ailleurs à la une du dépliant de la Maison Écho du Coeur, un extrait de son livre étonnant intitulé La présence pure : «Gardez contact avec la personne profonde, car elle est là comme jamais et elle est d’une extrême sensibilité». Cet écrivain comprenait vraiment de quoi il parlait, car son père était atteint de cette maladie.

 

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