Bertin Saint-Pierre : Grand prix Amat’Art 2011

Martine Laval, Le Sentier, Saint-Hippolyte, décembre 2011

C’est Bertin Saint-Pierre de Saint-Hippolyte qui a remporté le grand prix Amat’Art 2011 qui se déroulait le dimanche 4 décembre à Saint-Sauveur. Amat-Art est une association dirigée par Madeline Puijalon, présidente, pianiste-concertiste et professeure de piano, et son conjoint Jean-Pierre Zaccaria, vice-président et technicien de spectacle. Le but : organiser des rencontres pour les musiciens adultes amateurs et leur permettre de vivre l’expérience de se produire devant public, aussi restreint et intime soit-il.

La beauté de cet événement et la plus belle découverte qu’on y fait est de réaliser qu’il existe un grand nombre d’adultes, qui ayant appris la musique à un plus jeune âge, décident d’y revenir après avoir rempli leurs obligations parentales et professionnelles.

Soit parce qu’elles sont désormais à la retraite ou ont tout simplement plus de temps à consacrer à leurs plaisirs personnels, ces personnes reviennent à un passe-temps ou une passion qui avait dû être mise de côté. En ce dimanche 4 décembre, ce sont des histoires et des parcours peu banals que le public présent a vécu. Chaque participant(e) a dû relever le défi de performer avec son instrument, devant public, avec ou sans partition. Trac, émotion, nervosité, les mains souvent tremblantes, chacun(e) y est allé(e) de son courage pour surmonter ses peurs de ne pas être à la hauteur. Résultats admirables, pour des gens dont ce n’est pas le métier et qui s’exécutent pour le plaisir, l’amour de leur art et le défi. Bien sûr il y avait des fautes ici et là mais c’est bien bas que les auditeurs présents leur ont humblement tiré la révérence, connaissant très bien le « challenge» que ça demandait. C’est à la fois dans l’admiration et l’indulgence que s’est passée la journée durant laquelle douze hommes et femmes ont joué leurs pièces instrumentales ou chanté…a cappella, pour l’une d’elle.

Le parcours musical de Bertin Saint-Pierre a débuté jeune, avec le piano. Puis ce fut la guitare qu’il gratta, au sein d’un groupe de musiciens, pour vivre son « trip » de chansonnier, dans sa Gaspésie natale. Des amis l’encourageant, il s’inscrit au Conservatoire de musique de Rimouski. Puis il passe des auditions en chant et entre au Conservatoire de musique de Québec, en chant d’opéra. Changement de direction, il se retrouve en théâtre à Ottawa. On n’a jamais trop de cordes à son arc. Puis le piano revient le tenter et il en joue ici et là jusqu’au jour où il découvre un violoncelle à vendre, pas cher. Ça y est, il tombe en amour avec l’instrument et la sensation, le plaisir et la liberté qu’il lui procure. Un bon professeur et un instrument de bonne qualité plus tard, il réalise qu’il a trouvé son instrument. Il n’y a pas d’âge pour se découvrir et c’est dans la cinquantaine que Bertin le réalise.

Au moment du concours Amat-Art, un an et deux semaines d’apprentissage plus loin…il gagne les honneurs. Le prix : une semaine au camp musical CAMMAC où il pourra pratiquer son art tous les jours. Ce qu’il vise ou ce qu’il espère de tout coeur? Faire un jour partie de l’ensemble de violoncelles de son professeur Lisa Bondelli. Après tout, pourquoi pas, un coup parti. Visons toujours plus haut.

 

classé sous : Non classé