Alain Dubois, L'annonceur, Pierreville, le 14 décembre 2011
Un mouvement comme le récent Occupons Wall Street est-il d'un genre nouveau ? Si la première manifestation du regroupement a eu lieu le 17 septembre dernier, il faut savoir que c'est une idée lancée d'abord par la fondation canadienne Adbusters.
S'inspirant du printemps arabe, qui a vu des dizaines de milliers de gens occuper les places publiques pour contester et finalement renverser les gouvernements ou dictatures en place, l'appel de la fondation et du collectif Anonymous, regroupement mondial d'activistes agissant sous une même bannière « anonyme », fut entendu par quelques centaines de personnes qui se réunirent au parc Zuccotti à New York, situé tout près de ce qui était le World Trade Center avant septembre 2001.
Battage médiatique et réseaux sociaux aidant, le mouvement s'étend rapidement, d'abord aux grandes métropoles, et en à peine un mois, ce sont plus d'un millier de villes à travers le monde qui doivent négocier avec des regroupements de personnes sur leurs places publiques. L'occupation se transforme rapidement en campements de fortune improvisés et les médias, d'abord sympathiques à la cause, aideront plus tard les administrations urbaines à se débarrasser de ces « indignés ».
Qui sont ces indignés ? Eh bien, ce sont probablement vous et moi puisque ce serait 99 % de la population qui ne tolèrerait plus l'avidité de l'autre 1 % de cette planète, laquelle détient une grande partie des richesses. Bien sûr, lorsqu'il y a des rassemblements spontanés ou prévisibles, il y a du désordre et des gens mal intentionnés qui en profitent pour faire de la casse. Que ce soit lors des manifestations contre des politiques gouvernementales ou lors de protestations contre les réunions de groupements comme le G20 ou tout bonnement après les victoires et/ou défaites de nos équipes sportives préférées, il y a toujours des fauteurs de troubles qui agissent de façon à ce que les bulletins de nouvelles nous présentent des images troublantes.
À peine deux mois après le début de l’occupation du parc Zuccotti, partout dans le monde les autorités ont fait en sorte que les occupants plient bagage, et la population a applaudi l'initiative des villes. Pourtant ces gens, pour la plupart d'entre eux il me semble, militent pour une plus juste répartition des richesses ; ce qu'une majorité des d'entre nous souhaite probablement. Alors pourquoi dénigre-t-on ces indignés ?