La triste histoire d’une collection qui a failli disparaître

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 23 novembre 2011

Le théâtre le Cochon SouRiant de Lingwick a offert, à l'occasion des Journées de la culture, une vitrine à une collection de marionnettes mise au rebut et sauvée in extremis de la destruction définitive. Ce patrimoine sera bien protégé en attendant de trouver une demeure définitive. Enfants et adultes ont profité de l'occasion pour découvrir le monde de Germain Boisvert, marionnettiste.

L'histoire commence par un décès. Germain Boisvert, artiste et collectionneur de marionnettes, meurt à l'âge de 70 ans, dans l'isolement le plus total, en décembre 2010. Sa collection, dont on ignore le nombre de sujets, provient, en partie du fruit de son travail, et de la cueillette d'artefacts originaires des Amériques et de l'Europe. Elle se retrouve sur le bord du trottoir, mise là par les Petits Frères des Pauvres qui avaient reçu le mandat de s'approprier de ses biens. Malles, coffres et poupées se sont trouvés éparpillés, vulnérables à la cueillette sélective qui s'en venait.

Patrice Rocheleau, voisin de M. Boisvert, conscient de la valeur patrimoniale de ces pantins, s'est empressé de contacter Michel Fordin, frère de Martine, coordonnatrice du Cochon SouRiant. S'engagea alors une course effrénée pour récupérer la collection décimée. Une soixantaine d'entre elles, qui avaient été fabriquées par M. Boisvert, ont pu être sauvées et quelque 200 autres vont continuer à témoigner de la vitalité de cet art.

En 1973, Germain Boisvert avait une émission à CHLT-TV lors de laquelle il utilisait des marionnettes. En 1983, une exposition de quelque 280 figurines illustrait un colloque spécifique sur le sujet. Il s'associe au groupe d'artistes de l'Association des marionnettistes du Québec, en 1986, qui organisa un festival international.

Michel Fordin avoue ne pas en savoir beaucoup plus en ce qui concerne la vie de M. Boisvert. Un noyau de personnes sensibilisées à la création et à la richesse patrimoniale s'est ligué pour préserver sa mémoire. En ce sens, Martine Fordin du Cochon SouRiant a accepté de conserver les marionnettes en attendant un logis plus approprié. Elle prévoit faire des recherches pour trouver des subventions qui permettraient de la faire voyager dans les écoles, particulièrement.

classé sous : Non classé