Le projet du musée prend un nouvel essor

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 23 novembre 2011  

Depuis 2007, le projet de développement du Musée Eaton Corner Museum, anciennement le Compton County Historical Museum Society, stagnait. L'embauche du nouveau chargé de projet, Mario Santerre, dont la tâche est de voir au bon déroulement des activités muséales et au financement de ses travaux et de ses acquisitions, lui donne des ailes. Il aura un impact positif pour attirer le tourisme puisqu'il s'intègre harmonieusement aux autres sites de la Route des Cantons. C'est ce que reconnaissent les membres du Homestead project committee (HPC).

«Nous avons reçu du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine la permission d'acheter l'autre maison pour aller de l'avant avec le projet du musée. Nous allons procéder à l'inventaire de la collection et entreprendre une étude pour évaluer son potentiel archéologique», résume Charles Bury, président du HPC et du Conseil administratif de la Société du Musée historique.

Les maisons Alger et Foss, le «carriage barn» qui sera reconstitué et les six acres de terrain sur lesquels s'érigera le projet de Ferme d'antan, s'ajouteront à l'église congrégationaliste et à l'Académie situées dans le plus ancien des villages des Cantons de l'Est.

L'embauche de M. Santerre vient mettre fin «à la frustration que le comité ressentait depuis 2007 parce qu'il n'y avait pas de changement, ça allait moins vite qu'on le pensait dans nos rapports avec le gouvernement, la ville de Cookshire-Eaton et la Société», reconnaît M. Bury. «Maintenant, l'avenir est bon», indique-t-il. La municipalité a remis entre les mains de la direction du musée le 5 juillet dernier le permis de procéder aux travaux.

La quête de financement est enclenchée. M. Santerre s'y est déjà attaqué, mais la tâche sera compliquée. «Au provincial, il y a plus de demandes qu'il y a d'argent disponible. Au fédéral, le fonds du patrimoine est garanti jusqu'en 2015. Notre budget serait déjà approuvé» précise le président. Pour l'instant, des discussions sont entreprises avec le Centre local de développement (CLD) et la ville de Cookshire-Eaton. «Nous allons respecter le plan initial tout en tenant compte de son évolution», explique Marc Nault. Il songeait aux impondérables avec lesquels est confronté ce genre de projet, tels des problèmes causés par la dénivellation et autres difficultés imprévisibles. M. Nault s'intéresse particulièrement à la restauration du «carriage barn» (remise pour calèche) de 30 pi sur 40. «Nous allons inviter la population à participer à la construction, comme dans le temps quand il se faisait des «bee». Il y aura des cours pour apprendre à construire selon la technique du «timber frame barn» (étable à ossature de bois).

Pour sa part, Jacqueline Hyman insistait sur le potentiel du musée pour perpétuer les savoirs. «Je souhaite, qu'au musée, on réapprenne les vieux arts, tels le tricot, la conservation des aliments et combien d'autres connaissances que nos aînés nous ont transmises et qui se perdent aujourd'hui! C'est aussi un lieu pour raconter l'histoire de ce coin de pays. Et dans le concept de la Ferme d'antan, il y aura un marché pour vendre les produits du terroir», ajoutait-elle.

Charles Bury rappelle le potentiel des archives recueillies. Les documents de l'ancienne Société d'histoire du Haut-Saint-François (francophones) et celle du musée (anglophones) ont été réunis dans un même endroit, au sous-sol de l'Académie. Cette salle est climatisée pour en assurer la protection. Pour les personnes intéressées par la généalogie, ce sont les renseignements portant sur des centaines de familles qu'ils y trouveront.

Julie Pomerleau, du CLD, responsable du projet, énumère les implications du CLD depuis cinq ans. Outre le montage financier réalisé pour l'embauche de M. Santerre, Mme Pomerleau rappelle que depuis les débuts, le CLD a participé, entre autres, à son inventaire, riche de milliers de données et artefacts. Pour la ville de Cookshire-Eaton, Karine Demarchi résume les démarches de la municipalité. Considérant que ce complexe est, et deviendra de plus en plus, le produit d'appel touristique le plus important pour cette grande municipalité, le Conseil a accepté d'appuyer concrètement le musée. Des sommes d'argent ont été libérées pour les achats de propriétés et l'embauche du chargé de projet. «C'est intéressant pour la ville et pour la MRC de développer le tourisme», explique Mme Demarchi.

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