Mersedes Domingue, Échos Montréal, octobre 2011
Montréal, ville sécuritaire en tout temps, est un mythe qui n'est plus aussi vrai la nuit. La violence, le racket, les drogues et la prostitution ont pris de l'ampleur, et contribué à laisser libre cours au gangstérisme pour tisser une toile complexe qui comprend maintenant les clubs, les discothèques et les restaurants.
Beaucoup trop d'incidents sont le lot quotidien de Montréal, d'Est en Ouest, au Nord comme au Sud de l'île. Le Vieux-Montréal n'est pas en reste non plus. On se souvient de la fusillade survenue sur la rue Saint-Jacques l'an dernier, sans compter les nombreuses interventions policières pour des incidents violents. Ajoutant à la violence du crime organisée, on peut aussi citer récemment le meurtre gratuit d'un clochard dans son sommeil au Parc Émilie-Gamelin.
Le boulevard Saint-Laurent, particulièrement aux abords de la rue Prince-Arthur les jeudis, vendredis et samedis soirs, s'avère un lieu constant d'interventions policières où l'on joue du couteau et où se trouvent fréquemment des armes causant des blessures graves.
On ne fait pas plus dans la dentelle au centre-ville de Montréal qui est abonné à des dizaines d'incidents violents, aux infractions de trouble de l'ordre public et à la possession d'armes à feu et de drogue.
On doit aussi mentionner un secteur sur la rue de la Montagne, qui attire particulièrement les gangs de rue, car ils n'ont aucune difficulté à y dénicher une clientèle influençable, aimant fêter et qui devient facile à manipuler lorsque l'alcool commence à couler. Ce qui est encore plus navrant, c'est la proportion croissante de cette faune nocturne constituée de mineurs, qu'on laisse par ailleurs entrer beaucoup trop facilement dans plusieurs débits de boissons.
Soulignons à cet effet la piètre performance de la RACJ (Régie des alcools, des courses et des jeux) du Québec. En effet, cette dernière tarde toujours à fermer les portes des établissements concernés, et ce, malgré que de nombreuses infractions y aient été signalées ! Ce n'est certes rien pour contribuer à endiguer le flot d'agressivité qui parasite ces secteurs, les soirs d'effervescence nocturne.