Le White Lake Club manifeste contre le projet de parc Opémican dans sa forme actuelle

Sylvie Dupont, Contact, Témiscaming, le 5 octobre 2011

Une manifestation organisée par les membres du conseil d'administration du Club White Lake dans le but de contrer le projet de parc Opémican dans sa forme actuelle s'est tenue le 1er octobre dernier près de l'entrée du chemin qui mène à leur pourvoirie sans but lucratif dont l'existence remonte à plus de 60 ans.

Selon les renseignements fournis par le président de l'organisme, Henry Daigneaut, 154 personnes ont signé la pétition mais ce dernier estimait à plus de 200 le nombre de manifestants qui se sont présentés sur le site à un moment ou un autre de la journée. De ce nombre, plusieurs sympathisants du Comité pour l'accès libre aux terres publiques étaient présents pour soutenir le Club White Lake dans sa démarche.

Le porte-parole de l'organisme dans le cadre de cette manifestation, Martin Savard, en est également un des administrateurs. Ce dernier a insisté sur le fait que le Club White Lake est en faveur de la protection des bâtiments historiques du site Opémican mais s'oppose farouchement à ce qu'un parc national, dont l'étendue actuellement protégée est d'environ 237 kilomètres carrés, vienne s'établir sur un territoire qui se trouverait à 70 % dans les limites de la ville de Témiscaming.

Le Club White Lake s'est pourtant vu offrir l'exclusion par les responsables du projet de parc national Opémican : « Ils sont prêts à nous laisser l'île mais refusent qu'on ensemence les lacs. Ceux qui viennent exclusivement pour la pêche à la truite mouchetée sont pour la plupart des Américains et des Ontariens. Ils représentent 50 % de nos profits. Le reste de nos revenus provient de la location de nos chalets à des familles », a expliqué M. Savard. En tant qu'organisme sans but lucratif, le Club White Lake loue à bas prix (210 $ par semaine) et craint de disparaître s'il perd le droit d'ensemencer.

Le White Lake Club demande aux élus municipaux de Témiscaming de tenir un second vote sur le projet de parc Opémican mais aussi de faire connaître leurs intentions : « On aimerait que les gens se rendent aux réunions du conseil municipal pour demander plus d'informations sur ce projet qui va affecter trop gens dans les alentours. On aimerait aussi que nos « leaders » à la ville respectent la volonté de la population qui s'est prononcée en majorité contre ce projet », a plaidé M. Savard.

Le maire de Kipawa, Norman Young, assistait à la manifestation en tant que membre de la communauté algonquine de Wolf Lake First Nation : « La communauté de Wolf Lake est contre ce projet qui va prendre beaucoup trop de territoire. Nous sommes d'accord pour partager nos territoires ancestraux mais présentement, Wolf Lake n'a même pas d'endroit pour se développer et bâtir des maisons », a indiqué ce dernier.

Cependant, en ce qui concerne la municipalité de Kipawa, le conseil ne s'est toujours pas prononcé par manque d'informations suffisantes : « Je vais assister à la prochaine réunion du comité régional pour le projet du parc Opémican en novembre. Je vais ramener les informations aux conseillers de Kipawa qui prendront alors la décision d'appuyer ou non ce projet », a indiqué le maire Young qui dit n'avoir aucune difficulté à faire la part des choses entre ses rôles de maire et de Grand Chef de l'Algonquin Nation Secretariat dont fait partie la communauté de Wolf Lake.

Du côté de la Société de développement du Témiscamingue qui défend le projet de parc Opémican, on s'explique mal les propos tenus dans une lettre ouverte publiée dans le Contact du 21 septembre dernier par le président du Club White Lake, Henry Oaigneault, particulièrement en ce qui concerne l'expropriation étant donné qu'une offre a été faite afin de les exclure des limites du parc. C'est d'ailleurs un point sur lequel insiste le conseiller en tourisme et plein air à la SOT, Simon Laquerre, dans un communiqué publié dans notre présente édition.

La prochaine rencontre du comité régional sur le projet de parc Opémican, prévue en novembre prochain, permettra peut-être le dénouement de certaines impasses ou, à tout le moins, la divulgation de plus amples informations qui pourraient répondre aux inquiétudes soulevées par les opposants au projet dans sa forme actuelle.

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