La Grande marée de l’écriture à Trois-Pistoles

Marjolaine Jolicoeur, L’Horizon, presse coopérative des Basques, septembre 2011

Pendant les trois premiers jours de septembre, une foule d’évènements partout dans Trois-Pistoles sont venus clore en beauté la saison estivale du Caveau-Théâtre. La Grande marée de l’écriture a attiré sur le rivage pistolois plus d’une dizaine d’écrivains québécois pour des causeries, des lectures autour d’un repas et des lancements de livres. On a pu assister à des représentations spéciales des Menteries d’un conteux de basse-cour de Victor-Lévy Beaulieu, de Fond de garde-robe de Mathieu Barrette et de la Saison des quêteux de Sylvain Rivière. Le tout avec beaucoup de musique et de chansons pour oublier un peu que l’été est déjà derrière nous.

Pour VLB « ce fut une saison exceptionnelle pour le Caveau-Théâtre. Plus de 2 500 spectateurs ont vu ma pièce et 1 200 autres les diverses manifestations culturelles. Près de 50 spectacles ont été présentés tous les jours de la semaine. Les dettes sont effacées et nous terminons même avec un surplus d’argent. Nous pouvons dès maintenant annoncer que nous aurons droit à des festivités pas ordinaires l’an prochain pour marquer les vingt ans des Productions théâtrales. »

Les Éditions Trois-Pistoles ont profité de ces journées de réjouissances pour lancer près de huit ouvrages d’auteurs québécois. La seule femme du groupe, Francine Allard, publie Écrire pour faire damner mon père, dans la collection Écrire. Une collection qui explore les labyrinthes de la création littéraire, avec des œuvres décrivant comment « les écrivains travaillent, ce qui les pousse à écrire et pourquoi », a dit VLB lors du lancement, ajoutant que c’était une collection très populaire auprès des écrivains en herbe et des étudiants.

Avec beaucoup d’humour et de franchise, Francine Allard nous amène dans un milieu littéraire parfois cynique, relate des anecdotes cocasses sur ses participations à des salons du livre, tout comme les petites mesquineries entre auteurs. « Hanter les salons du livre et se faire damer le pion par les vedettes de la télévision qui ne démontrent pas un talent exceptionnel pour l’écriture, c’est chose fréquente », écrit-elle, un peu dépitée. Racontant la genèse de sa cinquantaine d’ouvrages en près de vingt ans de carrière, elle explique que le métier d’artiste est « pas payant pantoute », mais qu’il « élève l’âme au-dessus du Monde ». Elle a écrit des romans mais aussi de la poésie, de la littérature jeunesse et des essais. Défense et illustration de la toutoune québécoise l’a rendue presque instantanément célèbre dans les médias. Un premier livre qu’elle dit avoir regretté un peu car, par la suite, on a porté plus attention à ce qu’elle avait à dire qu’à son écriture.

Pour cette femme d’opinion, une chose reste cependant absolue : « Aucune muselière ne tiendrait à mon bec. Et je tiens à ma vérité, fusse-t-elle contraire à toutes les autres. » Un parcours littéraire d’une femme libre à découvrir.

classé sous : Non classé