Chartierville se remue les méninges

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 31 août 2011

Invités par les élus de la municipalité de Chartierville, une centaine de résidants de tous âges et de toute provenance ont passé ensemble un beau samedi soir pour jalonner le futur de leur village. C'est dans un environnement festif qu'ils se sont donné la main pour définir ce que sera leur communauté dans quelques années et déterminer les grandes lignes des actions à accomplir. « Nous nous mobilisons pour une vision d'avenir », annonçait Jean Bellehumeur, maire de ce hameau, porte d'entrée des états du Vermont et du New Hampshire.

Les citoyens ont pris connaissance de quelques données démographiques, calculées sur 10 ans et qui sont particulières à Chartierville : nombre d'habitants, 360, âge de la population, plus ou moins 40 ans. La scolarisation des Chartiervillois ressemble à celle du Québec. L'information qui en a surpris plus d'un, c'est que sur une dizaine d'années, il y a eu 20 naissances pour 18 décès, soit un bilan positif… La conclusion que Mme Roy a avancée démontre que « la population, quand elle vient s'établir ou qu'elle est originaire du milieu, reste fidèle à Chartierville ».

La dizaine de « décuries », ce regroupement de 10 personnes autour d'une même table, a, dans un premier temps, pris quelques minutes d'introspection pour imaginer leur patelin dans quelques années. Certains y ont trouvé l'occasion de se remémorer les années vécues au sein de leur famille. D'autres se sont rappelés ce qui les avait attirés et ce qui avait déterminé leur décision à s'établir définitivement dans ce nouveau milieu d'appartenance.

Sur ces bases, tous ont étayé leurs réflexions qu'ils ont ensuite partagées en comités restreints avant de les résumer en plénière. À l'unanimité, on a reconnu le tourisme comme moteur autour duquel s'articuleraient les autres activités socio-économiques. Tous s'entendaient sur l'importance de la Côte magnétique et du Centre d'interprétation de l'or comme attraits majeurs pour inciter les visiteurs à venir faire un tour.

Les notions d'écotourisme et de tourisme vert ont été avancées pour décrire l'industrie pressentie. Comme éléments forts, on a parlé de la beauté des paysages, le plein air, le nombre d'artistes et d'athlètes présents en région, et du capital humain dont la caractéristique est la qualité de l'accueil. La micro et petite agriculture et les petits élevages, ainsi que la transformation sur place de leur production, ont aussi été mentionnés.

Pour en arriver à atteindre ces objectifs, les citoyens ont suggéré quelques moyens bien précis. Entre autres, la question de zonage ou de dézonage, selon les points de vue, a été mise de l'avant à plusieurs reprises. Cette révision de l'utilisation du territoire favoriserait certains usages non permis actuellement et en encadrerait d'autres en tenant compte des expériences vécues jusqu'à présent. Chercher de l'assistance pour réaliser des études portant sur différents moyens de venir en aide à la petite entreprise, qu'il s'agisse d'investissements reliés à l'industrie touristique, l'hébergement, la restauration ou la production artisanale forestière ou agroalimentaire, serait bienvenu.

Bibiane Roy, chercheuse à la coopérative de travail Niska, attachée à l'Université de Sherbrooke, a animé la soirée à l'invitation des membres du conseil et de Jerry Espada, du Centre local de développement (CLD) de la MRC, dans l'optique du Pacte rural et de la Planification stratégique. « Toutes les municipalités de la MRC peuvent utiliser ce service pour favoriser l'éclosion d'idées, en le demandant au CLD », confirme Mme Roy.

M. Bellehumeur se réjouissait de la participation de la population. « Je suis heureux de voir que vous avez répondu en grand nombre. J'ai craint que la formule festive que nous avons choisie ne rallie pas tout le monde. Je constate que la soirée est un succès », s'est-il exprimé, remerciant du même souffle l'assemblée. C'est Tania Gibert qui a clos la rencontre en livrant un vibrant hommage à son pays d'adoption. « Ça fait 14 ans que je vis à Chartierville, je suis très heureuse ici, c'est un super beau village et du super beau monde ».

 

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