Une exposition virtuelle sur une femme d’avant-garde, Émélie Chamard, tisserande

Évelyne Pigeon, Le Hublot, L’Islet, septembre 2011

Sur le site web du musée virtuel du Canada, vous retrouvez présentement une nouvelle exposition « Émélie Chamard, femme d'avant-garde » réalisée par le Musée de la mémoire vivante par le biais du programme Histoires de chez nous du Réseau canadien d'interprétation du patrimoine.

Cette exposition constitue un très bel hommage rendu à cette femme hors du commun, originaire de Saint-Jean-Port-Joli qu'elle a d'ailleurs contribué à faire connaître comme attrait touristique. Reconnue pour ses grandes qualités de tisserande, de femme d'affaires et d'enseignante partout à travers le Québec. Madame Chamard a su relever bien des défis à une époque où les femmes demeuraient principalement au foyer. Sans aucun doute, elle a contribué de façon exceptionnelle à la préservation de notre patrimoine artisanal. Nous devons le crédit de cette nouvelle exposition à sa chargée de projet, madame Judith Douville, du Musée de la mémoire vivante, qui, pendant plus d'un an a travaillé sans relâche afin de mettre sur pied cette exposition. Impressionné par la qualité de l'exposition virtuelle du Musée de la mémoire vivante « Le dernier pêcheur de marsouin », le Musée virtuel du Canada a demandé à celui-ci d'en produire une autre. Madame Douville émet alors l'idée d'en réaliser une sur Madame Chamard puisqu'elle possédait du matériel sur le sujet et avait déjà des contacts avec des descendants de la famille de la célèbre tisserande.

C'est alors que commence pour Madame Douville un travail de cueillette de données qu'elle effectuera bénévolement. Elle procédera à des entrevues avec des enfants et des petits-enfants de Madame Chamard. Elle accumulera plusieurs photos d'archives, différents articles de journaux et de revues d'époque et aussi, se fera prêter des pièces de collection, notamment des tentures tissées, des cahiers d'échantillons de tissage et de tricot et même une valise de voyage de Madame Émélie Chamard que vous pourrez voir au Musée de la mémoire vivante.

L'exposition virtuelle présente 147 photos d'époque illustrant la vie et la carrière d'Émélie Chamard accompagnés d'extraits sonores. Pour Madame Douville, la réalisation de cette exposition présentait plusieurs défis notamment de bien mettre en contexte l'époque dans laquelle vivait Madame Chamard, de se restreindre à ce qui était important à présenter vu l'abondance du matériel et aussi, de se familiariser avec les termes techniques du tissage et du métier à tisser. Après avoir réalisé le travail de mise en ordre des différents documents, Madame Douville a monté elle-même l'exposition sur ordinateur.

Émélie Chamard fait aussi partie de l'histoire de L'Islet puisque Nilus Leclerc lui demandera de mettre au point son nouveau prototype de métier à tisser (Modèle Mira 1924). Avec l'aide du fils de Nilus, Robert, elle sera la première à faire le montage du métier, le passage en lame et en ros et procédera au tissage de la première pièce. Le modèle est présenté à l'exposition provinciale de Québec en 1926 et c'est Madame Chamard qui fut chargée de donner les démonstrations. Elle collaborera fréquemment par la suite pendant plusieurs années avec l'entreprise Nilus Leclerc afin de tester les nouveaux métiers et différents accessoires fabriqués par la compagnie.

Vous pouvez donc visiter cette exposition très intéressante et particulièrement bien documentée à l'aide de votre ordinateur ou encore en vous rendant au Musée de la mémoire vivante. Ce sera l'occasion, pour certains, de se rappeler l'histoire de cette femme bien en avance pour son époque et pour d'autres, celle de faire la découverte d'une femme remarquable.
 

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