Bilan de l’ÉchoFête 2011

Marc-André Lévesque, L’Horizon, MRC des Basques, 10 août 2011

L’ÉchoFête de 2011 est déjà chose du passé. Mais elle nous a laissé en tête de la musique, des jeux, des conversations intéressantes, des conférences, des discussions et des paroles que nous allons probablement nourrir tout au long de l’année par des lectures. C’est une fête qui nous donne le goût de bouger dans nos têtes, dans notre vie quotidienne. Le goût d’amorcer quelque chose que nous soupçonnons, sans encore pouvoir le qualifier ou lui donner un nom.

La plupart des conférenciers avait chacun sa façon de le définir. Des métis venus présenter des contes et légendes amérindiennes parlaient des huit prophéties : « Nous sommes sur le point de vivre la huitième, celle qui nous laisse devant le choix de disparaître ou d’amorcer une nouvelle ère de paix selon les valeurs auxquelles nous adhérerons. »

Victor Lévy-Beaulieu et Dominique Champagne, président d’honneur de l’évènement, lors d’une conversation publique, s’entendaient pour dire : « Nous sommes à un point de rupture, nous sommes conviés à de nouvelles utopies, à de nouveaux rêves. » Des jongleurs sur des échasses criaient à la fin de leur spectacle : « Je rêve d’un monde envahi par la poésie. » Ce quelque chose finira bien par être nommé. À force de marcher, autant sur les sentiers des idées que de ceux de la musique. Ou de parader avec les enfants vêtus de costumes multicolores en suivant ces Mémés déchaînées venues de Montréal pour conjuguer conscience et plaisir.

Les appels sont de plus en plus pressants pour que « les citoyens reprennent la parole et réinjectent du sens au progrès, pour que la croissance économique ne se fasse plus au détriment de l’humain », mentionnait Dominique Champagne. L’EchoFête est un évènement irradiant, les gens en parlent, partout sur le site comme hors site. Ils se discutent de choses ici qui ne se discutent pas ailleurs. De réchauffement climatique comme du train monorail ou encore des dernières pièces musicales de Loco Locass ou du retour sur scène de Laurence Jalbert.

Ces idées se faufilent entre les ateliers de Thaï Chi, de compostage, de percussion ou de danse. C’est une fête de plus en plus consciente des enjeux actuels, de tout ce qui reste à faire et des embûches qui seront rencontrées. C’est une halte avant les tempêtes du retour de chacun dans leur quotidien. Certains ont déjà amorcé des actions de collaboration, d’autres pensent le faire prochainement, tous espèrent.

Et pour les organisateurs d’ÉchoFête, pas de vacances, tout recommence dès la fermeture de ce 9e festival. Karine Vincent nous le confirme, malgré la perte de financement de Patrimoine Canada, le festival a un bel avenir. Tout le monde est optimiste pour le 10e anniversaire, « certains artistes ayant déjà contribué à cette courte histoire ont donné leur accord pour revenir », nous confie-t-elle. Elle ajoute que « des mesures alternatives à la perte de financement  sont déjà définies, identifiées ou mises en place. » Selon Karine, si l’évènement contribue à ouvrir des consciences et à amorcer des actions, « il a aussi un effet d’entraînement sur notre région car de plus en plus de gens désirent venir y habiter, ils apprécient l’évènement, l’organisation et  veulent participer à ce dynamisme. Nous ne sommes pas un cercle fermé et nous privilégions une implication douce. »

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