Normand Lamarche, Le Journal des citoyens, Prévost, juillet 2011
La municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs est en pleine croissance démographique depuis une dizaine d’années. Au cours de la dernière décennie, de 40 à 50 nouvelles maisons y sont construites chaque année, mais il n’existe que trois routes d’accès pour desservir le territoire de 23 km2 : le chemin Sainte-Anne-des-Lacs vers l’est, les chemins Filion et des Pins vers le sud.
Mais la route la plus importante est sans contredit le chemin Sainte- Anne-des-Lacs qui mène les automobilistes directement à l’autoroute 15 et à la route 117.
Chaque année, un nombre important de citoyens se plaignent du fort achalandage sur le chemin Sainte-Anne-des-Lacs et du niveau de bruit insoutenable causé par les véhicules lourd ; sans oublier, bien entendu, la dangerosité pour les piétons et cyclistes. Cette année, ces résidents en ont plein le pompon et ils ont organisé une mobilisation des citoyens contre la circulation excessive. Pour les riverains de ce chemin, disons que le nouveau slogan de la Municipalité « La nature à l’état pur » ne s’applique réellement pas à eux. En 2010, le ministère du Transport du Québec y aurait répertorié un nombre moyen de 4 500 véhicules par jour, dont 7 % étant des poids lourds.
Les citoyens sont de plus en plus nombreux à assister aux séances mensuelles du Conseil en espérant entendre une bonne nouvelle, mais c’est peine perdue. Certains se résignent à poser l’épineuse question aux administrateurs : qu'est-ce que la Municipalité a fait où va faire pour réduire ou du moins réguler le trafic et augmenter la sécurité sur nos routes ? Dernièrement, la municipalité recevait une offre de collaboration de l’université McGill via la professeure Marianne Hatzopoulou, au département de génie civil. Elle offre de mettre à la disposition de la municipalité ses connaissances en modélisation des transports et une équipe d’étudiants y travailleraient pendant l’été 2011 et ça, gratuitement. La première étape à entreprendre pour la réalisation d’un plan de transport et de circulation est d’abord de cartographier le réseau routier actuel (largeurs, emprises, pentes, signalisation, vitesses, etc.) pour ensuite estimer son évolution en fonction des perspectives démographiques et de l’occupation du territoire pour enfin projeter un plan routier adéquat et planifier pour l’avenir. Seuls le maire et deux conseillers étaient en faveur du projet et quatre se sont prononcés contre l’offre de madame Hatzopoulou soi-disant parce que tout le monde sait déjà que le trafic est intense et que les vitesses sont excessives alors pourquoi aurions-nous besoin d’une étude pour nous dire ce qu’on sait déjà et dépenser de l’argent dans des équipements pour la réaliser ? Pourtant, un des conseillers qui s’est prononcé contre le projet a clamé haut et fort à la séance du 11 juillet dernier que la circulation à Sainte-Anne-des-Lacs était le plus gros problème à régler. « Ou bien il y un manque flagrant de vision de la part de quelques conseillers et conseillères ou il se fait de la petite politique au sein de cette municipalité ».
Cette étude aurait été le point de départ pour se doter d'un réel plan de circulation. Certains conseillers auront beau dire que la solution se situe dans l’ouverture de la montée Girouard. C’est probablement une partie de la solution effectivement ! Mais il faudra convaincre la municipalité limitrophe de nous laisser passer et que la 15 soit accessible à partir de La Porte du Nord ! Combien de véhicules prendraient ce trajet aujourd’hui si la montée était ouverte et combien y en aurait-il dans dix ans ? La même question se pose pour les chemins Filion et des Pins (des Lacs et St-Camille dans St- Jérôme). Une étude comme celle proposée par la professeure de McGill apporterait sûrement ces réponses et viendrait garnir le dossier de documents sérieux pour les discussions et négociations à venir avec les municipalités impliquées et le gouvernement du Québec s’il faut en arriver là !
Les citoyens attendent le nouveau plan d’urbanisme (PU) depuis déjà près de cinq ans. Trois ans sous l’ancienne administration et presque deux ans sous la nouvelle. En principe, un plan d’urbanisme comprend les grandes orientations d’aménagement du territoire, les grandes affectations du sol et les densités de son occupation et enfin, le tracé projeté et le type des principales voies de circulation routières, cyclables et pédestres.
Monsieur le maire, mesdames et messieurs les conseillers, nous sommes à la limite de la capacité de nos infrastructures routières. C’est le cas de le dire. Il n’est pas trop tard pour reconsidérer votre décision pour le bien de tous les résidents présents et futurs de la municipalité.