Une comédie qui tient en haleine

Sébastien Lacroix, L’annonceur, Pierreville, le 13 juillet 2011

Un suspense comique, c’est le produit original que présente le Théâtre du Coq de Ste-Perpétue cet été. Si la pièce « À la vie, à la mort ! » nous fait davantage sourire que rire aux éclats, elle nous tient surtout en haleine tout au long de la soirée. Les spectateurs sont plongés au coeur d’un roman policier dans le genre de Sherlock Holmes ou Agatha Christie où tous les coups pendables et inimaginables sont permis.

Dans un petit appartement des années soixante qui sert de décor, Paul et Pauline Gagnon mettent en scène les crimes qu’ils veulent écrire. Qui va réussir à piéger l’autre ? C’est ce qui rend l’action et le dialogue à la fois drôle et intriguant dans cette comédie noire où, c’est le cas de le dire : il y a des poignards qui se font planter dans le dos.

Coups de couteau, massacre à la hache, coups de feu, empoisonnement, étranglement ou bombe à retardement sont quelques-uns des « crimes » les plus inattendus commis par les personnages de « Miss Charlie ».

Les alibis, les empreintes digitales, les mobiles de meurtre, les pièges, l’infidélité et la jalousie viennent agrémenter la pièce qui donne aussi lieu à une belle histoire d’amour. Le duo formé par Charlie Jutras et Guillaume Pelletier est encore plus efficace que l’été dernier alors qu’il venait de recevoir leur Diplôme d’Études Théâtrales de l’Université Laval.

Leur potentiel a été confirmé au Conservatoire d’art dramatique, cette année, alors qu’ils ont réussi à se démarquer des autres après avoir été mis en danger à plusieurs reprises. C’est fort d’une formation beaucoup plus exigeante et plus approfondie qu’ils nous reviennent. Ça paraît. Autant leur sens de la répartie que leur jeu s’en trouve améliorés alors qu’ils étaient déjà très bon l’an dernier.

Le souci du détail dans la scénographie nous permet aussi d’y croire. La dactylo, les disques vinyles, le tourne-disque ou la série de livres de style encyclopédie sont autant d’éléments qui nous transportent dans le temps. La musique yéyé, qui entrecoupe les scènes, fait aussi son effet.

Comme le dirait probablement un critique de théâtre américain, soit la même nationalité que l’auteur de la pièce (Nick Hall) intitulée « Marriage Is Murder » dans sa forme originale : Two thumbs up !

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