Serge Bordelaeu, L’Indice bohémien, Rouyn-Noranda, juin 2011
L’adoption d’une nouvelle politique culturelle, en 2009, a lancé un grand mouvement de consolidation des forces du milieu artistique valdorien. Premier chantier où cette mise en commun des efforts se fait sentir : celui des festivals, qui ont fait le choix de s’unir plutôt que de s’entredéchirer pour quelques commandites.
Depuis peu, les évènements culturels valdoriens se sont ressemblés sous la bannière « De festival en festival », ce qui concorde avec le premier axe de la nouvelle politique culturelle, soit de « Favoriser la concertation et la planification ». Ce genre de regroupement a déjà fait ses preuves ailleurs au Québec et en région. D'ailleurs, l'idée avait été proposée voilà quelques années, sans qu'il n'y ait de suite. Cette fois, dès la première rencontre, les promoteurs culturels ont vu le potentiel et l'intérêt de s'unir à leurs pairs.
Robert Migué, directeur du Service culturel de Val-d'Or et instigateur du projet, en est particulièrement fier : « Il fallait que les festivals et les événements culturels réalisent qu'ils sont davantage des alliés que des concurrents. » Les organisateurs d'événements sont d'accord : « C'était une opportunité à saisir absolument, affirme Philippe Doherty, nouveau capitaine à la barre du Festival d'été Wesdome. Ensemble, nous allons pouvoir réaliser d'importantes économies d'échelle. »
Déjà, des initiatives concrètes ont vu le jour : ententes globales pour l'achat de bière, publicités collectives et même conception d'un bock à bière commun, avec les logos de 5 festivals. Chaque événement fait aussi la promotion du festival suivant, en diffusant les bandes annonces et les programmations à venir, ce qui crée une continuité et entretient un momentum.
L’année culturelle 2010 semble véritablement avoir été propulsée par le 75e de Val-d'Or. Aux incontournables que sont le Festival d'humour, le Festival de contes et légendes et le FRIMAT, se sont ajoutés le somptueux Festival de musique classique, le délicieux Festival Harricana et le sympathique Festival de cinéma des gens d'ici, sans compter le Festival des Rumeurs, le Festivert, le Festival Art'danse et le festival d'été Wesdome, sauvé in extremis du naufrage l'an dernier. Chaque festival a ses spécificités et ses créneaux, son envergure et son public-cible mais, globalement, c'est toute la communauté qui en profite. L'offre culturelle à Val-d'Or se consolide et se diversifie : « Il y a une véritable effervescence » se réjouit M. Migué. Les publics se développent, j'intérêt pour la culture continue de s'accroître.
Éventuellement, le regroupement des festivals volera de ses propres ailes. M. Migué, qui se voit comme une bougie d'allumage, est confiant : « Présentement, les gens autour de la table apprennent à se connaître, il s'agit d'une phase exploratoire, mais les outils qui y voient le jour permettront aux organismes d'économiser de l'énergie et de traverser ensemble les périodes plus difficiles. »